Tensions avec la Russie : Les forces danoises revoient à la hausse leur niveau d’alerte

Le 7 février à l’issue des cinq heures qu’aura duré son tête-à-tête avec son homologue russe Vladimir Poutine, le président Macron a indiqué avoir proposé à celui-ci de « bâtir des garanties concrètes de sécurité » pour tous les États concernés par la situation de l’Ukraine, sur laquelle Moscou a accentué sa pression militaire depuis maintenant quelques mois.

« Le président Poutine m’a assuré de sa disponibilité à s’engager dans cette logique et de sa volonté de maintenir la stabilité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a déclaré M. Macron, avant d’évoquer des « termes de convergence » entre Paris et Moscou qu’il n’a pas détaillés.

Le lendemain, après avoir rencontré le président ukrainien, Volodymyr Zelenski, à Kiev, Emmanuel Macron a assuré que le chef du Kremlin lui avait dit qu’il « ne serait pas à l’origine d’une escalade ». Et d’ajouter : « Je pense que ça a son importance ». Cela étant, a-t-il poursuivi, « nul n’est naïf », les les déploiements récents [de troupes russes, ndlr] sont liés à une situation de tension et vous ne m’avez pas entendu hier annoncer quoi que ce soit sur ce sujet. Ce sera le fruit d’un processus que nous avons ouvert ».

De son côté, s’il a admis que « certaines des idées et des propositions » soumises par le président Macron sont « possibles pour jeter les bases d’avancées commune » et qu’il ferait « pour trouver des compromis qui pourront satisfaire tout le monde », Vladimir Poutine a de nouveau affirmé qu’une entrée de l’Ukraine dans l’Otan serait inacceptable aux yeux de Moscou.

« Si l’Ukraine devient membre de l’Otan et veut récupérer la Crimée par la voie militaire, les pays européens seraient entrainés automatiquement dans le conflit avec la Russie. Bien sûr que le potentiel de l’Otan et de la Russie ne sont pas comparables, mais la Russie est une puissance nucléaire, et vous seriez entrainés dans ce conflit malgré votre volonté. Vous n’auriez même pas le temps de réagir. Le président Macron ne veut pas de ce scénario, et moi non plus je ne le veux pas », a en effet affirmé le chef du Kremlin.

Reste que les garanties que la Russie entend obtenir des États-Unis et de l’Otan pour sa sécurité sont jugées inacceptables par Kiev, qui ne veut aucun compromis sur son intégrité territoriale, aucune négocations directes avec les séparatistes du Donbass et pas d’ingérence dans sa politique étrangères.

En outre, et alors que Moscou dénonce les activités occidentales dans son proche environnement, au nom du principe que « la sécurité d’un pays ne peut se faire au détriment d’un autre », le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, a prévenu qu’elles pourraient s’accroître.

« Nous envisageons des ajustements à plus long terme de notre posture, de notre présence dans la partie orientale de l’Alliance. Aucune décision finale n’a été prise à ce sujet, mais un processus est actuellement en cours au sein de l’Otan », a en effet affirmé M. Stoltenberg, le 7 février, à Bruxelles. « Si la Russie veut vraiment moins d’Otan près des frontières, elle obtient le contraire », a-t-il ajouté.

C’est dans ce contexte que le Danemark a annoncé le renforcement de sa préparation militaire en réponse à la « pression militaire inacceptable » imposée par la Russie à l’Ukraine. Ce qui va se traduire par le placement en alerte à très court préavis [de un à cinq jours au lieu de trente] d’un bataillon mis à la disposition de l’Otan.

« Ce bataillon de 700 à 800 hommes sera mobilisé à Slagelse, à environ 90 kilomètres à l’ouest de Copenhague », a précisé le ministère danois de la Défense. En outre, et « si cela est jugé nécessaire sur le plan opérationnel », il est question de déployer deux chasseurs-bombardiers F-16 sur l’île de Bornholm, dont l’espace aérien avait été violé à deux reprises par des avions russes, en juin dernier.

Cela étant, le général Flemming Lentfer, le chef d’état-forces armées danoises, a indiqué que, pour le moment, « il n’y a pas de menace accrue contre le Danemark ou Bornholm ». Les annonces faites ce 7 février visent à « renforcer nos possibilités militaires afin de pouvoir réagir plus vite, si la situation l’exige ».

La Suède et la Finlande, qui, à la différence du Danemark, ne font pas partie de l’Otan, ont également revue à la hausse le niveau d’alerte, en raison des tensions avec la Russie.

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