Avec « Mélissa », les A330 MRTT Phénix disposeront d’une liaison « souveraine » de communications par satellite
En octobre, peu après le lancement du satellite militaire de télécommunications Syracuse 4A, premier d’une constellation qui en comptera trois, la Direction générale de l’armement [DGA] avait expliqué que sa mise en service [ainsi que celles des autres qui suivront] allait permettre de doter, pour la première fois, des aéronefs d’une « capacité de communication souveraine par satellite ».
Alors que Syracuse 4 est toujours en route vers son orbite géostationnaire, à 36’000 km d’altitude, grâce à ses moteurs électriques à plasma, la DGA a annoncé qu’elle venait de notifier à Thales le Marché d’élaboration d’intégration et de soutien des stations satcom Aéronautiques [Mélissa], lequel vise à équiper les avions de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] des moyens nécessaires pour disposer d’une « liaison protégée souveraine de communications [voix et données] par satellites utilisant la constellation militaire Syracuse IV ».
« Le contrat prévoit la livraison à compter de 2025 de stations satellitaires haut débit, intégrables sur les avions-ravitailleurs multi-rôle Phénix [A330 MRTT, ndlr]. Il inclut également une période de soutien de 17 ans », a indiqué la DGA, via un communiqué diffusé le 4 février.
Ce marché vise donc d’intégrer au fuselage des A330 MRTT une station « utilisateur » fonctionnant non seulement avec la constellation Syracuse 4 mais aussi avec n’importe quel satellite de télécommunication, qu’il soit commercial ou appartenant à une force armée alliée.
Dans son communiqué, la DGA précise qu’il s’agit d’une « version militarisée d’une station déjà déployée sur des avions de lignes » et qui a été conçue pour « maintenir la connexion en bandes Ka militaire et civile avec le commandement ou entre aéronefs dans un environnement de brouillage électromagnétique par l’adversaire ou pour des conditions de vol très dégradées par la météo ». Et d’ajouter : « Cet équipement répond à un besoin de connectivité durcie dans un contexte de menace de type conflits de haute intensité ».
Quoi qu’il en soit, avec cette nouvelle capacité, le Phénix disposera d’une autre corde à son arc, dans la mesure où il constituera une « noeud de commandement et de conduite des opérations aériennes », en particulier pour les missions complexes [comme celles qu’assurent les Forces aériennes stratégiques] et les « projections » d’avions de combat sur de longues distances.
Le montant du contrat Mélissa n’a pas été précisé. Cela étant, la DGA a souligné que ces stations de télécommunications seront produites à Brive, où Thales emploie 350 personnes. Leur integration sera effectuées par Airbus, lors de la mise à niveau du futur Standard 2 de l’A330 MRTT.