Les États-Unis annoncent le déploiement de 3000 militaires en Europe de l’est

Ce 2 février, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a repris à son compte ce que les estimations faites la semaine passée par les principaux responsables du Pentagone, à savoir que « tous les éléments sont réunis pour qu’il y ait une intervention russe en Ukraine », si le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, le décide. Et d’évoquer un « danger grave et imminent ».

Pour rappel, la Russie a accentué sa pression militaire sur l’Ukraine au cours de ces derniers mois, avec des mouvements de troupes massifs à la frontière. Dans le même temps, elle entend obtenir des garanties « juridiques » sur sa sécurité auprès de l’Otan et des États-Unis, en posant des exigences jugées inacceptables.

D’ici peu, les ministres de la Défense des pays membres de l’Otan auront à décider un éventuel renforcement du flanc oriental de l’Alliance, ce qui passerait par le déploiement d’unités supplémentaires dans la région de la Baltique et par la mise en place d’une présence avancée réhaussée [eFP] dans celle de la mer Noire.

La France a déjà fait savoir qu’elle est disponible pour être la « nation-cadre » d’une telle mission en Roumanie, ce qui supposerait la mobilisation de « plusieurs centaines » de militaires, selon Florence Parly, la ministre des Armées. Seulement, les États-Unis ont, a priori, la même intention.

En effet, et à la suite du Royaume-Uni, qui a fait part de son intention de renforcer significativement la présence de la British Army dans la région de la Baltique, avec le déploiement de plus d’un millier de soldats supplémentaires, le Pentagone a fait savoir, ce 2 février, qu’il enverrait 3000 militaires de plus dans l’est de l’Europe pour défendre les Alliés « contre toute agression ».

Dans le détail, le 2nd Cavalry Regiment, basé en Allemagne, déploiera un millier de ses soldats en Roumanie. Dans le même temps, la 82e division aéroportée [82nd Airborne Division] sera sollicitée, à hauteur de 2000 hommes, pour renforcer le bataillon multinational de l’Otan déjà présent en Pologne. Enfin, 300 militaires du 18th Airborne Corps iront en Allemagne.

Ces troupes ainsi mobilisées viennent s’ajouter au 8500 militaires déjà placés en état d’alerte pour venir éventuellement renforcer la force de réaction de l’Otan [NRF – Nato Response Force].

« Ces mouvements sont un message sans ambiguïté que nous adressons au monde pour montrer que nous sommes prêts à rassurer nos alliés de l’Otan et déterminés à les défendre contre toute agression », a fait valoir John Kirby, le porte-parole du Pentagone. « Ces forces ne vont pas se battre en Ukraine », a-t-il cru bon de préciser, avant d’ajouter que leur déploiement en Europe serait « temporaire ». Et d’ajouter : « Nous ne pensons pas que le conflit est inévitable », d’autant plus que la diplomatie américaine a « offert à la Russie une voie vers la désescalade ».

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