L’avion américain spécialisé dans la détection de particules radioactives est de retour en Europe

Étant donné l’activité intense des forces russes, tant aux abords de l’Ukraine que dans la région de la Baltique, en Méditerranée ou encore en mer de Norvège, les avions de renseignement de l’Otan, notamment américains, ne chôment guère.

Ainsi, le 30 janvier, au moins six missions ont été effectuées, dont trois par des avions de patrouille maritime P-8A Poseidon [une en mer de Norvège, depuis l’Islande, et deux en Méditerranée]. Un RC-135 Rivet Joint [spécialisé dans la collecte de renseignements d’origine électromagnétique – ROEM] ainsi qu’un CL-600 « ARTEMIS » [Airborne Reconnaissance and Targeting Multi-Mission Intelligence System] de l’US Army ont survolé la mer Noire. Enfin, un drone HALE [Haute Altitude Longue Endurance] RQ-4 Global Hawk a été repéré au-dessus de l’Ukraine.

La veille, une activité de même ampleur a été constatée, à la différence qu’un S-100 Argus [veille radar] et un S-102 Korpen [guerre électronique] suédois étaient de la partie, bien que la Suède ne fasse pas partie de l’Otan. De même qu’un E-8C « Joint Stars » américain.

Mais un autre appareil devrait très prochainement entrer dans la danse. En effet, le 30 janvier au matin, un avion WC-135 « Constant Phoenix » du 45th Reconnaissance Squadron, dont la mission consiste à détecter les particules radioactives, est arrivé à Mildenhall [Royaume-Uni], avec l’indicatif ATOM01.

La première fois qu’un avion de ce type a été vu en Europe remonte à 1986, soit au moment de l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Il a fallu attendre 31 ans pour l’y revoir de nouveau, alors qu’un taux élevé – et donc anormal – d’iode 131 [un radionucléide d’origine artificielle] avait été relevé dans l’atmosphère de plusieurs pays européens. Cependant, il fut aussi avancé que la présence de ce WC-135 « Constant Phoenix » avait probablement un rapport avec la perte présumée par la Russie d’un missile Burevestnik [ou SSC-X-9 Skyfall] censé être à propulsion nucléaire. Ce qui ne fut pas confirmé par la suite.

Puis, en août dernier, un WC-135 « Constant Phoenix » a de nouveau été déployé au Royaume-Uni pendant quelques jours. Et cela, pour une raison inconnue. Durant son séjour à Mildenhall, cet avion effectué plusieurs missions, dont une au profil particulier.

En effet, se concentrant sur un secteur situé entre l’île suédoise de Gotland et la côte lituanienne [donc, non loin de l’enclave russe de Kaliningrad], ce WC-135 avait volé à une altitude inhabituellement basse [5’550 pieds, soit 1’700 mètres]. Aucune explication n’avait été donnée à l’époque. Par la suite, il avait effectué d’autres vols, notamment dans la région de la mer Noire, en Méditerranée, en mer de Norvège et en mer de Barents.

Là encore, il fut avancé que les missions de cet appareils, en particulier celles effectués dans le nord de l’Europe, avait un lien possible avec un nouvel essai du missile russe Burevestnik, dans le cadre d’une campagne interrompue deux ans plus tôt, après un incident ayant avait provoqué une brève hausse de la radioactivité à Severodinvsk, ville située non loin de la base de Nyonoksa [oblast d’Arkhangelsk].

Quoi qu’il en soit, l’une des dernières missions d’un WC-135 Constant Phoenix [l’US Air Force en compte deux exemplaires, ndlr] remonte à novembre 2021, en mer de Chine méridionale. Et, à cette occasion, il avait été accompagné par un E-8C JSTAR, deux P-8A Poseidon et un avion de guerre électronique EP-3E. Encore une fois, rien n’a été dit sur l’objet de ses recherches dans cette région, où, un mois plus tôt, le sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] USS Connecticut avait heurté une montagne sous-marine non cartographiée.

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