Élections 2022 : Où est donc passé le conseiller « défense » dans l’équipe de campagne de Valérie Pécresse?

« La défense! C’est la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même », a dit le général de Gaulle. Aussi, on aurait pu s’attendre à ce qu’il y ait une personnalité chargée d’évoquer les questions militaires dans l’équipe de campagne que Valérie Pécresse, candidate à la prochaine élection présidentielle, a dévoilée lors de l’inauguration de son « quartier général », le 4 janvier.

Ainsi, dans cette équipe, on trouve 26 conseillers, parmi lesquels figurent deux anciens ministres de la Défense, à savoir Hervé Morin et Gérard Longuet. Le premier s’attachera à conseiller Mme Pécresse sur les affaires économiques et industrielles tandis que le second n’a pas d’attribution précise, hormis celle de « conseiller politique ».

Peut-être que Michel Barnier, nommé « conseiller spécial pour « la France et l’Europe dans le monde », s’occupera des affaires de défense. Cela étant, durant la « primaire » du parti « Les Républicains », il fit un plaidoyer en faveur du rétablissement du service militaire obligatoire. Ce qui est un peu léger…

Pourtant, plusieurs élus du parti que Mme Pécresse a réintégré ont des compétences à faire valoir sur les questions militaires. Tel est le cas des députés François Cornut-Gentille, familier des questions budgétaires et du Maintien en condition opérationnelle [MCO], Jean-Louis Thériot, fin connaisseur de la base industrielle et technologique de défense [BITD] ou encore de Jean-Jacques Ferrara, rapporteur pour avis sur les crédits de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Celui-ci fait toutefois partie de l’équipe de campagne en qualité d’orateur régional pour la Corse.

Et l’on peut citer également Cédric Perrin. Vice-président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et de la Défense, celui-ci suit de très près le programme 146 [Équipement des forces]. En outre, c’est au Sénat que la décision du gouvernement de procéder à un « ajustement » de la Loi de programmation militaire [LPM], en soumettant une « déclaration » au Parlement sans engager sa responsabilité, a été la plus vivement dénoncée. Pour rappel, il était prévu une « loi d’actualisation », comme le précisait l’article 7 de cette même LPM.

Enfin, le député européen Arnaud Danjean aurait pu faire partie des conseillers de Mme Pécresse sur les questions de défense… étant donné qu’il a présidé les travaux de la Revue stratégique de 2017 et que, au sein du groupe parlementaire « PPE », il est coordinateur « Sécurité/Défense ».

Cela étant, on ne doute pas que Mme Pécresse saura s’entourer de toutes les compétences nécessaires pour élaborer son programme. Ou du moins, l’améliorer. Car celui qui est actuellement proposé via son site Internet est plutôt pauvre quand il s’agit d’aborder la politique de défense [reléguée à la 21e page d’un document qui en compte 24, pages de garde, couverture et 4e de couverture comprises]. Il y est question « d’augmenter les capacités opérationnelles de nos armées », notamment en matière de renseignement stratégique et de cyberdéfense, « d’accroître la disponibilité et le nombre de nos équipements », avec notamment « la construction du deuxième porte-avions d’ici 2038 » [ce qui doit correspondre au porte-avions de nouvelle génération, dont les travaux ont d’ores et déjà commencé…].

On notera par ailleurs que sur les trois paragraphes dédiés à la politique de défense, un concerne la BITD. Et celui-ci de déplorer que le « projet industriel de char franco-allemand s’est fait au profit quasi-exclusif des Allemands »… Alors même qu’il se trouve actuellement embourbé, faute d’accord entre les industriels d’outre-Rhin sur son montage industriel.

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