En 2021, l’Otan a noté une baisse de l’activité des forces aériennes russes près de ses États membres

L’an passé, lors de ses voeux aux armées, le président Macron fit état de l’interception de « 19 raids de bombardiers étrangers à long rayon d’action » [sous-entendu : russes] par l’armée de l’Air & de l’Espace durant l’année 2020. Ce qui était en ligne avec des chiffres communiqués quelques jours par l’Otan.

Ainsi, sur les 400 décollages effectués sur alerte par les avions de combat de l’Otan, 350 concernèrent des appareils russes évoluant près de l’espace aérien des pays membres, le plus souvent avec leur transpondeur éteint. « Ces dernières années, nous avons assisté à une augmentation du niveau de l’activité aérienne militaire russe à proximité des frontières de l’Alliance », avait alors commenté Oana Lungescu, la porte-parole de l’organisation.

En 2021, on aurait pu s’attendre à voir une activité des forces aérospatiales russes encore plus importante, compte tenu des tensions allant crescendo avec l’Otan et les mouvements de troupes oberservés dans le voisinage de l’Ukraine [qui aspire à devenir membre de l’Alliance, ndlr]. Or, il n’en a rien été, la tendance observée les annnées précédentes s’étant même inversée.

Sous-chef d’état-major « opérations » [SCOPS] à l’état-major des armées [EMA], l’amiral Nicolas Vaujour a ainsi confié aux députés, lors d’une audition tenue en décembre, qu’il avait été « dénombré quatorze raids de bombardiers russes à long rayon d’actions venus dans nos approches, sans violer notre espace aérien, pour voir si nous étions capables de réagir ». Et d’assurer que « nous leur avons montré que nous l’étions » à chaque fois.

Plus globalement, l’activité aérienne russe aux abords de l’espace aérien des pays de l’Otan a diminué d’environ 17%, selon des chiffres communiqués par l’Alliance le 28 décembre dernier.

« En 2021, des avions de chasse de pays de l’Otan ont réalisé environ 370 décollages sur alerte partout en Europe, la plupart du temps pour surveiller des appareils effectuant des vols non annoncés à proximité de l’espace aérien de l’Alliance. Environ 80 % de ces missions, soit 290, ont été menées en réponse à des vols effectués par des appareils militaires russes », a en effet détaillé l’organisation, via un communiqué.

L’année précédente, les avions de combat de l’Otan avait décollé à 350 reprises pour identifier des appareils militaires russes volant avec leur transpondeur éteint et sans avoir préalablement communiqué de plan de vol.

« La plupart des appareils interceptés en 2021 l’ont été dans la région de la Baltique, où l’Otan accomplit une mission de police du ciel au profit de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie. L’Organisation mène des missions similaires pour l’Albanie, le Monténégro, la Macédoine du Nord et la Slovénie. Par ailleurs, les pays de l’Alliance aident à assurer une police du ciel au-dessus de la Roumanie, de la Bulgarie et de l’Islande », est-il rappelé dans le communiqué.

Cela étant, l’Otan rend aussi la pareille à la Russie, des vols, généralement à des fins de renseignement, étant régulièrement signalés aux abords des frontières russes et de la Crimée. Ainsi, ce 3 janvier, et selon les sites de suivi du trafic aérien, au moins trois avions américains ont effectués de telles missions, dont un P-8A Poseidon [au large de Kaliningrad] ainsi qu’un RC-135 Rivet Joint et un E-8C Joint STARS au-dessus de la mer Noire.

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