Un chef jihadiste impliqué dans une attaque ayant coûté la vie à six Français au Niger a été éliminé par Barkhane

Le 9 août 2020, six travailleurs humanitaires français de l’ONG Acted et leur deux guides nigériens furent assassinés alors qu’ils effectuaient une excursion dans le parc animalier Kouré, dans le sid de la région de Tillabéri, au Niger.

Puis, la traque des auteurs de cette attaque, lancée immédiatement après la découverte des victimes, ne donna rien, malgré la mobilisation des forces armées nigériennes pour ratisser la zone et l’intervention de Mirage 2000D de Barkhane. En France, une enquête fut ouverte et confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure [DGSI], en co-saisine avec la Sous-direction antiterroriste [SDAT].

Cette attaque sera revendiquée, plus tard, par l’État islamique au grand Sahara [EIGS].

Depuis, l’organisation jihadiste a subi de lourds revers face à la force françaises Barkhane. Son chef Adnan Abou Walid al-Sahraoui, suspecté d’avoir ordonné lui-même l’attaque de Kouré, a été éliminé en août dernier. De même que plusieurs de ses lieutenants de premier rang.

« L’EIGS est en recomposition après l’élimination de certains chefs. Les chefs subalternes sont en train de discuter pour rebâtir une hiérarchie. C’est du temps gagné pour les forces maliennes et nigériennes. On peut espérer qu’il ne se recompose pas aussi facilement que cela même si je suis persuadé qu’il y arrivera », a récemment commenté le général Laurent Michon, le commandant de la force Barkhane.

En tout cas, l’un de ces « chefs sulbarternes » de l’EIGS vient d’être à son tour éliminé par une frappe aérienne effectuée par Barkhane – probablement avec un drone MQ-9 Reaper – au nord de la ville de Tillabéry. C’est en effet ce qu’a annoncé l’État-major des armées [EMA], ce 21 décembre.

« Les forces françaises de l’opération Barkhane ont conduit une opération visant un chef de groupe de l’EIGS. Au cours de cette opération, en étroite coordination avec les autorités nigériennes, la Force Barkhane a neutralisé Soumana Boura. Après l’avoir localisé dans une zone sanctuaire de l’EIGS au nord de la ville de Tillabéri, puis formellement identifié, il a été neutralisé par une frappe aérienne. Un groupe commando a ensuite été héliporté pour reconnaître et fouiller la zone de la frappe », a en effet expliqué l’EMA.

Selon ce dernier, Soumana Boura était à la tête d’une groupe fort de plusieurs dizaines de combattant actifs et implanté dans les secteurs de Gober Gourou et de Firo, dans l’ouest du Niger. Et il était surtout l’un des auteurs de l’attaque contre les humanitaires français et leurs accompagnateurs nigériens.

« Il faisait en effet partie du commando qui, sur ordre Abou Walid Sahraoui, neutralisé par la Force Barkhane en août 2021, a exécuté froidement 8 personnes, 6 Français et leurs 2 accompagnateurs nigériens, dans le parc de Kouré, au sud-est de Niamey. Il avait filmé l’exécution et en avait assuré la médiatisation », a avancé l’EMA, pour qui l’élimination de Soumana Boura « conforte la stratégie militaire mise en œuvre depuis le sommet de Pau en janvier 2020 » et « permet en particulier de lutter contre l’expansion de l’EIGS et de l’empêcher de prendre le contrôle de certaines parties de la région des Trois Frontières [Burkina Faso-Niger-Mali] ».

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