Paris affirme que la vente de trois frégates Belh@rra à la Grèce a été signée « il y a quelques jours » [MàJ]
D’habitude, quand un contrat d’armement est signé, le ministère des Armées ne se prive pas de s’en féliciter publiquement. Mais il a visiblement fait profil bas s’agissant de l’achat de trois frégates de défense et d’intervention [FDI – Belh@rra] par la Grèce.
En effet, et alors que la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargée des exportations de matériels militaires américains dans le cadre de la procédure dite des « Foreign Military Sales » [FMS], vient de recommander au Congrès d’accepter la vente à Athènes de quatre frégates de type « Multi-Mission Surface Combatant » [rebaptisées « Hellenic Future Frigate »] pour un coût estimé de 6,1 milliards d’euros, le ministère des Armées a coupé court à la polémique qui n’aurait pas manqué de prendre de l’ampleur, surtout après l’affaire des sous-marins australiens.
Ainsi, celui-ci a fait savoir, auprès de l’AFP, que « l’accord pour la vente de trois frégates françaises à la Grèce [venait] d’être signé », rendant ainsi « caduque l’offre concurrente » présentée par les États-Unis.
« Depuis qu’on est en discussion avec les Grecs, l’offre américaine n’est plus sur la table […]. Par ailleurs on a signé le contrat avec les Grecs. Il a été paraphé il y a quelques jours », a en effet indiqué le ministère des Armées.
Cependant, le magazine Defense News a affirmé de son côté que des sources industrielles lui avaient confié que « l’équipe américaine avait été invitée par la Grèce à continuer à travailler sur sa propre offre, malgré l’annonce » de l’achat trois frégates à la France…
Quoi qu’il en soit, une source du ministère grec de la Défense a confirmé l’annonce faite par Paris. « L’accord gréco-français est en vigueur et sera poursuivi. Cela a été fait au plus haut niveau possible. Le premier ministre grec l’a annoncé lui-même », a-t-elle assuré à l’AFP. Seulement, la presse grecque n’en a pas fait état jusqu’à présent.
Pour rappel, en septembre, la Grèce n’avait signé qu’une lettre d’intention pour se procurer les trois FDI auprès du constructeur français Naval Group, pour 3 milliards d’euros, cette somme comprenant le Maintien en condition opérationnel [MCO] des frégates pendant trois ans ainsi ainsi que la livraison de torpilles MU-90 et de missiles Aster 30 [surface-air] et Exocet [anti-navire]. Il restait donc à attendre la signature du contrat de vente.
Côté français, on relativise la portée de l’avis publié par la DSCA. « Les Américains nous avaient prévenus que cette annonce allait sortir. Ils nous ont écrit, nous ont dit ‘au titre de nos bonnes relations, suite au problème AUKUS, on vous prévient' », explique-t-on au ministère des Armées. « Il n’y a pas de velléité [de leur part] d’aller plus loin. […] Ce qu’il s’est passé là, c’est juste la suite d’un processus administratif [d’offre] qu’il était apparemment compliqué pour eux d’arrêter d’un point de vue administratif », a-t-on ajouté.