Le niveau des candidats diplômés de l’enseignement supérieur aux concours de la DGSE est « très hétérogène »

Comme chaque année, la DGSE publie des rapports afin de dresser le bilan des concours qu’elle organise. Et il en ressort que le niveau des candidats est très hétérogène, même si ceux-ci sont diplômés de l’enseignement supérieur. Qui plus est, le comportement de certains d’entre-eux interroge…

Ainsi, l’an passé, le concours externe d’attaché [catégorie A] de la Direction générale de la sécurité extérieure [DGSE] a attiré 1500 candidats, pour seulement 26 places offertes. Autant dire que la concurrence s’annonçait rude. Du moins à première vue.

En effet, sur les 1500 inscrits, 1139 se sont présentés à l’épreuve de spécialité du concours [géopolitique, administration générale, informatique, arabe, russe et chinois]. Et seulement 137 ont été déclarés admissibles aux épreuves orales, qui se sont déroulées entre
le 8 mars et le 14 avril 2021.

Dans le détail, s’agissant de la spécialité « géopolitique » [16 places offertes, ndlr], le rapport du jury note ainsi que d’un « point de vue général, un très grand nombre de copies révèle une méconnaissance des attendus d’un concours administratif de catégorie A : en termes de niveau tout d’abord, avec des copies très insuffisantes sur les connaissances, sur la rédaction et/ou sur la structuration des idées ».

En outre, poursuit le rapport, « un nombre important de copies propose une analyse et une réflexion faibles, les réponses étant très descriptives, uniquement factuelles [des listes d’exemples] et non problématisées ». Et certains candidats ont même lancé de « véritables diatribes mal venues dans le cadre d’un concours de la fonction publique ». Enfin, le document souligne aussi qu’un « nombre non négligeable de copies pose également la question de la maîtrise du français, avec de très rares copies exemptes de fautes et d’anglicismes ».

Pour la spécialité « administration générale », un constat analogue a été établi. « Si les carences en orthographe n’ont pas été prises en compte dans l’évaluation, elles ont été jugées assez préoccupantes compte tenu du niveau de diplôme des candidats », lit-on dans le rapport, lequel note que « c’est l’absence de raisonnement qui caractérise globalement les copies », la « mobilisation de connaissances n’étant pas relayée par une capacité à poser le sujet et à ‘se battre’ avec ».

Quant à la spécialité « Sciences et technologie – informatique », plusieurs lacunes ont été relevées chez les candidats. Ainsi, aucun d’entre-eux « n’a pu décrire ce qu’est la structure d’un processus, ni ce qu’est un processus léger » et la définition d’un système d’exploitation qu’ils ont donnée « est rarement convenable ».

Enfin, lors de l’entretien des candidats admissibles avec le jury, il est apparu qu’un « grand nombre » d’entre-eux n’avaient « pas pris la peine de se ‘renseigner’ sur les métiers qu’ils aspirent à exercer au sein de la DGSE ainsi que sur l’administration qu’ils souhaitent rejoindre », avance le rapport. Et celui-ci d’insister : « Des candidats se sont visiblement trompés de concours et n’ont pas mesuré ce que sont les missions de la DGSE et de ses attachés ».

Un autre concours de la DGSE, visant cette fois à recruter des « secrétaires administratifs spécialisés de classe normale » [catégorie B de la fonction publique] a également donné lieu à un rapport, dont les conclusions rejoignent celles qui avaient été formulés les années précédentes. Seulement 12 places étaient offertes, pour 371 postulants. Et, à l’issue des épreuves d’admissibilité, il n’en restait plus que 57.

« Les moyennes obtenues par les candidats à l’issue des épreuves d’admissibilité s’échelonnent entre : 14,00 et 0,00 pour les candidats inscrits en spécialité ‘rédaction, administration générale' » et « entre 15,00 et 0,00 pour les candidats inscrits en spécialité ‘rédaction et analyse dans les domaines de la géopolitique' ».

« Beaucoup de remarques formulées par les jurys des années précédentes demeurent valables pour la session 2020. De manière générale, le jury estime que le niveau global des candidats était très hétérogène, et ce alors que la majorité d’entre eux présentaient des cursus universitaires de deuxième cycle, des passages par des grandes écoles comme Sciences Po ou par des préparations aux concours de la fonction publique [IPAG, CPAG ou prép’ENA] », avance cet autre rapport.

Celui-ci souligne par ailleurs que le jury a « noté que plusieurs candidats n’avaient pas respecté les règles élémentaires de politesse [saluer le jury en entrant, attendre l’invitation à s’asseoir pour s’installer, arborer une tenue vestimentaire adaptée et professionnelle] ». Et, là encore, nombreux auront été les postulants à démontrer une « connaissance trop superficielle de la communauté du renseignement, imputable à un manque de préparation voire à une absence d’intérêt marqué pour le sujet ».

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