La Direction générale de l’armement a reçu un prototype du futur système de drones anti-mines navales

En 2010, la France noua une coopération avec le Royaume-Uni afin de mettre au point, via le projet MMCM [Maritime Mines Counter-Measures], un système composé de drones sous-marins et de surface dédié à la lutte contre les mines navales. Placé sous l’égide de l’égide de l’Organisation conjointe en matière d’armement [OCCAr], il a été a été confié, côté français, à Thales, avec ECA Group comme sous-traitant.

Le MMCM est l’un des quatre piliers d’un programme beaucoup plus vaste, appelé SLAM-F [Système de Lutte Anti-Mines navales Futur]. Celui-ci vise à renouveler l’ensemble des capacités de la Marine nationale dans le domaine de la guerre des mines. Ainsi, à ce système de drones navals viendront s’ajouter des Bâtiments de guerre des mines [BGDM], des Bâtiments bases des plongeurs démineurs de nouvelle génération [BBPD NG] et un Système d’exploitation des données de guerre des mines [SEDGM].

En novembre 2020, le ministère des Armées annonça la commande de quatre premiers systèmes de drones navals anti-mines pour un montant de 300 millions d’euros. Et de préciser qu’ils devaient être livrés avant 2024. En attendant, la Direction générale de l’armement [DGA] en a reçu un prototype afin de pouvoir effectuer une évaluation technico-opérationnelles, en lien étroit avec la Marine nationale. Il s’agira aussi pour celle-ci de « s’approprier cette nouvelle capacité ».

Pour rappel, le système de drones anti-mines navales se compose de deux drones de surface [USV], l’un doté d’un sonar remorqué et l’autre d’un robot télé-opéré [ROV] ainsi que de deux drones sous-marins [AUV].

Son fonctionnement est simple : si une mine est détectée, un AUV en prendra des images et les enverra à sa base pour qu’elle soit identifiée grâce à une base de données et un algorithme d’intelligence artificielle [IA]. Le cas échéant, une charge explosive sera placée par le ROV et la décision de la mettre ou non à feu sera prise, à distance, par un marin.

Par rapports aux capacités actuelles, un tel système sera en mesure de détecter des objets trente fois plus petits, de neutraliser une mine jusqu’à 300 mètres de fond ou encore de cartographierles fonds marins trois fois plus rapidement grâce à un sonar multi-faisceaux.

À l’issue de cette évaluation technico-opérationnelle, ce système de drones anti-mines sera « rétrofités » pour ensuite être admis officiellement en service au sein de la Marine nationale d’ici 2024. Les trois autres exemplaires commandés en 2020 suivront par la suite. Tous seront « dans un premier temps mis en œuvre à partir de la terre, pour le soutien de la dissuasion, puis à partir des bâtiments de guerre des mines qui font l’objet des étapes ultérieures du programme SLAM-F », avait alors indiqué la DGA.

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