Barkhane : Premier engagement majeur pour le blindé Griffon associé au système d’information SCORPION

Durant l’été dernier, 32 Véhicules blindés multi-rôles [VBMR] Griffon ont été acheminés à Gao [Mali] en vue de la « projection » de trois compagnies [dont deux de combat] du 3e Régiment d’Infanterie de Marine [RIMa], appelées à former l’ossature du Groupement tactique désert [GTD] « Korrigan » à partir de la mi-octobre.

Développé dans le cadre du programme SCORPION [Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation], le Griffon n’avait jusqu’à présent jamais été déployé sur un théâtre d’opérations extérieur. Cela étant, l’Afrique n’est pas un terrain inconnu pour ce nouveau blindé dans la mesure où il a été évalué en 2020 à Djibouti, dans des conditions assez proches de celles dans lesquelles il doit évoluer au Sahel.

Le Griffon a été « étudié sous tous ses aspects pour évaluer sa résistance au climat chaud et terrains accidentés : châssis, système d’armes, tourelleau ou encore liaison GPS, tout a été éprouvé », avait expliqué l’armée de Terre, à l’époque.

Le « combat collaboratif » étant au centre du programme SCORPION, il restait à mesurer l’efficacité du couple formé par le Griffon et le Système d’information du combat – Scorpion [SIC-S] lors d’une opération. Ce qui vient d’être fait, à l’occasion du premier « engagement majeur » du GTD Korrigan, selon le dernier compte-rendu de l’État-major des armées.

Ainsi, les Griffons du 3e RIMa ont été sollicités pour une « opération d’envergure » qui, menée pendant douze jours, a consisté à sécuriser 1000 km d’axe logistique entre Gao et Tombouctou. Une mission, souligne l’EMA, d’une « importance capitale dans le cadre de l’acheminement de ressources et de moyens au profit » de l’emprise située aux abords de la « ville aux 333 saints ».

Visiblement, le couple Griffon/SIC-S a tenu ses promesses.

« La grande mobilité et la fiabilité du Griffon ont permis au SGTD [sous-groupement tactique désert, ndlr] de se déplacer avec rapidité hors des pistes afin d’éviter les lieux propices aux engins explosifs improvisés », lit-on dans le compte-rendu.

En outre, la manoeuvre a été rendue plus « fluide » grâce au SIC-S, celui-ci ayant permis au Poste de commandement [PC] Avant déployé sur le terrain et au PC Arrière établi à Gao de « suivre avec précision la situation tactique tout en bénéficiant de la rapidité de la transmission des ordres et des informations ». Et il a favorisé la « compréhension de la situation, la conduite des opérations et la coordination entre les unités » entre le chef de corps et les chefs de groupe.

Si l’engagement des Griffon est inédit, ce n’est cependant pas la première fois que le SICS, conçu par ATOS, est utilisé lors d’une opération. En effet, il l’avait déjà été en juillet dernier, lors d’une mission de contrôle de zone entre les secteurs de Bourem et d’Almoustarat, au nord de Gao.

Le SIC-S « dispose d’une cartographie partagée sur laquelle les obstacles décelés par les véhicules du GTD et les ordres apparaissent quasi instantanément. Le partage graphique de l’information a facilité la mise en place d’un dispositif de contrôle de zone mobile et réactif, dissuadant toute action des groupes armés terroristes [GAT] dans la région. Le système a ainsi montré d’emblée tous ses avantages : fluidité des échanges, adaptabilité dans la conduite et clarté des compte rendus », avait-il alors été expliqué.

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