Le concours pour devenir sous-officier va-t-il être une formalité pour les gendarmes adjoints volontaires des PSIG?
Quelques semaines après le drame de Saint-Just, au cours duquel trois gendarmes furent tués par un forcené, le directeur de la Gendarmerie [DGGN], le général Chrisitian Rodriguez, fit part de son intention de lancer la « professionnalisation complète » des 395 PSIG [Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie, ndlr].
Et celui mit en avant deux idées : le recours à l’expertise de l’armée de Terre pour la formation « tactique » des gendarmes servant au sein des PSIG et la transformation des 3000 emplois occupés par des gendarmes adjoints volontaires [GAV] en autant de postes tenus par des sous-officiers [SOG].
Lors de ses récentes auditions parlementaires, le général Rodriguez est revenu sur cette réforme. Ainsi, il a indiqué qu’un accord avait été donné par la ministre des Armées, Florence Parly, pour que les gendarmes des PSIG soit formés à « la manoeuvre sous le feu » par des régiments de l’armée de Terre. « Tout le monde est enchanté, et nous allons continuer », a-t-il dit.
Quant à l’autre mesure envisagée en début d’année, il va se concrétiser à partir de 2022. « Jusqu’à présent, les PSIG, constitués pour moitié de professionnels et de gendarmes adjoints volontaires avec un statut d’emploi-jeune, étaient engagés en premier. L’une des mesures, sur trois ans, va consister à remplacer tous les gendarmes adjoints volontaires par des gendarmes d’active. Un budget va nous être alloué en conséquence. Trois mille postes vont être transformés, ce qu’on n’avait encore jamais fait. Nous sommes très heureux de cette innovation », a expliqué le DGGN.
Reste donc à voir comment ces postes de GAV vont être ainsi « transformés ». En effet, pour être sous-officier dans la gendarmerie, deux voies sont possibles.
La première prend la forme d’un concours qui, ouvert aux titulaires d’un Baccalauréat [ou diplôme équivalent], a lieu une fois par an. Il comporte des épreuves écrite et sportive, des tests psychotechniques, une évaluation des compétences numériques et un oral devant un jury.
La seconde s’adresse aux GAV [mais aussi aux militaires du rang des autres armées] qui, après un an passé sous l’uniforme, ont la possibilité de passer un concours interne. Les modalités sont quasiment identiques à celles de la voie directe, à la différence que l’épreuve écrite porte sur les connaissances professionnelles.
Dans ces conditions, pour « professionnaliser » les PSIG, il n’y a que deux solutions : soit recruter davatange de sous-officiers par la voie directe [et réduire, mécaniquement, le recrutement des GAV], soit faire en sorte que ces mêmes GAV puissent devenir plus facilement sous-officiers. A priori, si l’on en juge par un article de GENDinfo, le magazine de la Gendarmerie nationale, la seconde va être privilégiée.
« Sur le plan des ressources humaines, les gestionnaires RH, au niveau central comme aux niveaux déconcentrés, mobiliseront tous les leviers à leurs dispositions pour réaliser cette montée en puissance. Ils porteront une attention bienveillante aux modalités de repositionnement des GAV et de comblement des postes de SOG », explique GENDinfo. Et d’ajouter : « À noter que cette vaste transformation des emplois au sein des PSIG constitue pour les GAV y servant une véritable opportunité de réussir les prochains concours SOG dont le nombre de lauréats est appelé à augmenter sensiblement ».
Par ailleurs, l’équipement des PSIG va être amélioré, avec la distribution de fusils d’assaut HK G36 dotés d’une aide à la viée, de casques avec visière balistique, de moculaires d’obversation nocturne, etc…
Photo : SIRPA Gendarmerie