Marine nationale : Après un tour de chauffe, l’exercice naval Polaris 21 entre dans le vif du sujet

Lancé le 18 novembre dernier par la Marine nationale, Polaris 2021 est l’un des exercices navals les plus importants de ces dernières années de par l’ampleur des moyens engagés. Et il comporte plusieurs enjeux. Si elles visent d’abord à préparer le prochain déploiement du porte-avions Charles de Gaulle, qui débutera en février prochain, ces manoeuvres constituent un « laboratoire de la guerre navale de demain grâce à l’intégration et à la synchronisation des effets dans plusieurs champs et milieux de conflictualité ».

Le scénario proposé prévoit une opposition « crédible » entre deux formations navales, la « bleue » et la « rouge ». Le groupe aéronaval [Task Force 473] doit tenir le rôle de l’assaillant. Pour cela, le porte-avions dispose d’un groupe aérien embarqué [GAé] comprenant 20 Rafale M des Flottilles 12F et 17F, 2 avions de guet aérien E2-C Hawkeye [4F] et de 3 hélicoptères [2 Dauphin Pedro et 1 NH-90 NFH]. Il est accompagné par les frégates multimissions [FREMM] Provence et Alsace et de quatre autre navires étrangers, dont les frégates Carlo Bergamini [Italie], Adrias [Grèce] et Méndez Nuñez [Espagne] ainsi que le « destroyer » américain USS Porter. Le tout est accompagné par un avion de patrouille maritime P-8A Poseidon de l’US Navy.

La TF 473 est en outre accompagnée par un « Surface Action Group », constitué par la frégate légère furtive Aconit, la FREMM Aquitaine [déployé sur la façade Atlantique], le Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] Marne, avec un hélicoptère Alouette III, le navire ravitailleur espagnol Cantabria et le Bâtiment de soutien et d’assistance métropolitaine [BSAM] Loire. Des avions de patrouille maritime Atlantique 2 sont de la partie, de même que les chasseurs de mines tripatites [CMT] « Orion » et « Lyre ».

La force « rouge » – ou TF 472 – est formée autour du porte-hélicoptères amphibie [PHA] Tonnerre, à bord duquel a pris place un groupe tactique embarqué fourni par la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère [DBLE], avec 70 légonnaires et 7 véhicules de l’avant blindé [VAB].

Le « Tonnerre » est accompagné par la frégate de défense aérienne [FDA] Forbin, la FREMM Auvergne, le « destroyer » britannique HMS Dragon, la frégate anti-sous-marine [FASM] Latouche-Tréville, qui s’opposera à la FREMM Aquitaine en Atlantique, des patrouilleurs de haute-mer Commandant Birot et Commandant Ducuing, ainsi que par le navire de ravitaillement américain USNS Lenthal et le Bâtiment-base de plongeurs ou bâtiment-base [BBPD] Achéron.

Ce dispositif est soutenu depuis la terre par un détachement du 54ème Régiment d’Artillerie [RA], qui met en oeuvre un module de défense sol-air, quatre VAB Mistral et un radar, des Atlantique 2 basés en Sicile pour l’occasion, des Rafale M opérant depuis la base aéronavale [BAN] de Hyères ainsi que par plusieurs avions de l’armée de l’Air & de l’Espace [Rafale, Mirage 2000, Alphajet].

Enfin, un sous-marin nucléaire d’attaque [SNA] français – probablement le Suffren – et des E-3 AWACS [de l’Otan et de l’armée de l’Air & de l’Espace] agiront alternativement au profit des deux forces en présence.

Après un tour de chauffe [le « Warm up »] d’une semaine, Polaris 21 vient d’entrer dans le vif du sujet. « Pendant cette semaine de montée en puissance, les actions les plus diverses sont répétées : lutte contre des attaques de drones, ravitaillement à la mer sous menace sous-marine et d’aéronefs adverses, conduite des opérations face à un brouillage électromagnétique ou GPS. Lors d’un exercice de traversée de détroit sous menace asymétrique, ce sont les plongeurs-démineurs de la force de déminage rapide, déployés dans la TF 473, qui interviennent sur un zodiac transformé en engin piégé », explique la Marine nationale.

Le programme des prochains jours s’annonce copieux, avec des tirs contre terre, de la lutte anti-sous-marin, un tir synchronisé de missiles de croisière « depuis plusieurs milieux » [c’est à dire sous la mer, depuis la mer et dans les airs], des lancements de torpilles, etc.. Et le tout dans des conditions qui se veulent évidemment très proches de la réalité, avec des émissions électromagnétiques brouillées, des menaces asymétriques, ou encore la perte simulée d’un satellite.

« D’autres thématiques sont aussi éprouvées pour s’assurer de la pleine capacité opérationnelle des forces aéromaritimes. Ce sont par exemple les volets de transmission de données tactiques, de manœuvre logistiques complexes, du fait des élongations et des conditions météorologiques, ou encore les capacités de résilience face à une perte simulée des liaisons satellitaires », précise la Marine nationale.

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