Athos, un afficheur « tête haute » pour les commandos des forces spéciales françaises

En octobre, le Pentagone a mis en sommeil le contrat de 22 milliards de dollars qu’il avait attribué à Microsoft pour développer et lui livrer une version militarisée du casque de réalité augmenté « Hololens », dans le cadre du programme IVAS [Integrated Visual Augmentation System].

Pour résumer à grands traits, il s’agissait de permettre aux soldats américains d’avoir accès à des informations tactiques en temps réel, grâce à une technologie reposant sur le système appelé « Vision Tête Haute » [ou HUD pour Head-up Display], utilisé dans l’aviation depuis plus de quarante ans. L’une des raisons avancés par le Pentagone pour justifier sa décision était que les tests effectués par les forces spéciales avaient mis en avant le manque de robustesse de ce casque Hololens.

Déjà présenté lors du dernier salon SOFINS, dédié aux forces spéciales, le dispositif Athos [Afficheur Tête Haute pour les Opérations Spéciales] vise à afficher sur des lunettes fixées sur un casque balistique toutes les informations délivrées par des instruments de navigation. Et il vient d’être de nouveau mis en lumière par l’Agence de l’Innovation de Défense [AID], à l’occasion de l’édition 2021 du Forum Innovation Défense, [FID], qui vient d’ouvrir ses portes, ce 25 novembre.

À l’origine, Athos est une évolution d’une technologie développée par l’entreprise toulousaine Eye-Lights, créée en 2016. Ainsi, celle-ci commercialise un système qui affiche sur la visière d’un casque de moto toutes les informations dont a besoin un motard. Ce qui lui permet de rester concentrer sur sa conduite et son environnement, et donc de renforcer sa sécurité [et celle des autres].

Cet « afficheur tête haute », a été a priori conçu avec le concours de l’entreprise Photospace, spécialisée dans l’électronique ultra-basse consommation, le matériel de radiofréquence, la micro-mécanique et l’optronique.

Les commandos forces spéciales sont les premiers concernées par ces lunettes « Athos », notamment pour les phases d’infiltration. D’autant plus qu’elle est compatible avec les systèmes de vision nocture et qu’elle intègre une puce GPS.

Pour le moment, les lunettes Athos ne permettent que l’affichage des informations de navigation. Mais l’une des évolutions prévues est d’y ajouter d’autres données, comme celles relatives à la situation tactique, la position des troupes amies/ennemies, etc… Et sans doute que cette innovation ne profitera pas qu’aux seules forces spéciales françaises par la suite, mais aussi aux forces « classiques », surtout à l’heure du combat infovalorisé.

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