L’entreprise française de services de défense ARES va-t-elle reprendre les Mirage 2000-5 de la force aérienne du Qatar?

En avril dernier, l’Entreprises de Services de Sécurité et de Défense [ESSD] canadienne Top Aces a obtenu un nouveau contrat de la part du ministère allemande de la Défense afin d’entraîner les pilotes de la Luftwaffe au combat aérien, avec des appareils [A-4 Skyhawk et F-16] opérant à partir de la base aérienne de Wittmundhafen.

En France, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] est plutôt réticente à faire appel à des prestataires privés pour de telles prestations [appelées « Red Air »], ces dernières étant assurés par l’escadron d’entraînement 3/8 Côte d’Or, équipé d’Alphajet.

Seulement, à l’heure où il n’est pratiquement question que d’engagements de « haute intensité », sans doute faudra-t-il que l’AAE envisage de « durcir » l’entraînement de ses unités de combat avec des appareils aux capacités accrues, alors que les siens [Rafale et Mirage 2000] sont comptés… Et elle n’est d’ailleurs pas la seule, en Europe, à se trouver dans une telle situation. Selon l’Agence européenne de défense [AED], le besoin des forces aériennes européennes serait de l’ordre de 22’000 heures de vol d’entraînement sur cinq ans, ce qui représente un marché de 300 millions d’euros.

Quoi qu’il en soit, deux ESSD françaises se préparent à répondre à de tels besoins. En effet, Procor a d’ores et déjà mis la main sur neuf des douze Mirage 2000 ayant servi sous les couleurs brésiliennes [après avoir été acquis d’occasion auprès de la France dans les années 2000, ndlr]. L’un d’eux a d’ailleurs été exposé lors du récent meeting aérien organisé sur la base aérienne 116 de Luxeuil.

Dans le même temps, la société ARES [Advanced Redair European Squadron], née de la fusion entre SDTS et SECAREO, n’a pas fait mystère de son intention de se procurer aussi au moins 18 Mirage 2000 pour compléter sa flotte aérienne, composée actuellement de 9 Aermacchi MB339C et d’un Cessna 337. Ces appareils sont sollicités pour des missions « Red Air », l’entraînement à la guerre électronique, la formation des contrôleurs aériens avancés et des simulations de frappes air-sol et air-surface [notamment au profit de la Marine nationale].

La question était alors de savoir à qui ARES allait s’adresser pour acquérir ces Mirage 2000, qui seront basés à Istres. La réponse vient d’être donnée par le quotidien Les Échos.

Ainsi, avec la mise en service progressive des 36 Rafale qu’il a commandés [un lot en 2015 et un second en 2017, ndlr], le Qatar n’a plus besoin des 12 Mirage 2000-5EDA/DDA qui lui furent livrés à la fin des années 1990. Et il envisagerait donc de les revendre à ARES, pour un montant qui n’a pas pu être précisé par Les Echos. Selon ce dernier, pour cette opération, l’entreprise française est soutenue par Dassault Aviation, Thales, Safran et des « investisseurs extérieurs ».

Les anciens Mirage 2000 qataris pourraient ainsi rejoindre Istres entre décembre 2021 et avril 2022, ce qui permettrait à ARES de remplir le contrat que la Marine nationale lui a récemment notifié pour l’entraînement de ses unités [soit 3600 heures de vol sur six ans].

Les Mirage 2000-5 qataris ont encore du potentiel. Sortis des lignes d’assemblage en 1997, ces appareils ont pris part aux opérations menés en Libye en 2011 [du moins pour quatre d’entre eux] avant d’être sollicités pour l’opération « Tempête décisive » au Yémen, en 2015.

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