La base aérienne de Nancy teste « SCAR », un chien robot de surveillance

L’an passé, l’US Air Force avait annoncé que la surveillance de la base aérienne de Tyndall allait être en partie confiée à des « chiens robots » [ou Q-UGV pour Quadrupedal Unmanned Ground Vehicle] développés dans le cadre d’un partenariat avec l’entreprise Ghost Robotics.

« Nous sommes très excités, nous sommes la première unité des forces américains à utiliser cette technologie pour des opérations de patrouille de sécurité renforcée », s’était réjouit le commandant Jordan Criss, le chef du 325th Security Forces Squadron, chargé de la protection de la base de Tyndall.

De telles machines sont-elles aussi efficaces que le furent les Oies du Capitole pour prévenir les Romains d’une attaque gauloise [selon Tite-Live, ndlr]? En tout cas, l’armée de l’Air & de l’Espace a l’intention de se lancer dans cette voie, après avoir signé une lettre d’intention avec l’École des Mines de Nancy dans le domaine de la « surveillance autonome, pilotée par de l’intelligence artificielle [IA], dans le monde physique et cyber ».

Ainsi, une démonstration du robot quadrupède SCAR [Système Complexe d’Assistance Robotisée] a été effectuée par les élèves de cette école sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey. Elle a consisté à mettre en avant deux « preuves de concept », dont la recherche d’objets suspects dans un bâtiment et la surveillance de zone afin de détecter de possibles intrusions.

« Contactée pour son expertise et son positionnement de pointe en robotique intelligente, notamment via les développements autour du robot quadrupède SCAR, Mines Nancy accompagnera l’armée de l’Air et de l’Espace dans la surveillance d’emprises pilotées par intelligence artificielle centrale. Basée sur la remontée des besoins du terrain, l’objectif de cette collaboration, initiée par la base de Défense de Nancy, est de mettre l’IA au service des opérateurs et de la surveillance des systèmes dans une approche résolument éthique », a expliqué cette école d’ingénieurs, via un communiqué.

Le robot SCAR a été obtenu auprès de l’entreprise Boston Dynamics par Mines Nancy après de « longues tractations ». Et celle-ci d’expliquer que « cet outil d’expérimentation unique devrait permettre de former les futurs ingénieurs à la technologie de robot quadrupède la plus évoluée au monde et ainsi offrir de formidables possibilités de développement de programmes et d’algorithmes d’intelligence artificielle dans un nouveau contexte de robotique mobile autonome ».

Le partenariat entre Mines Nancy et l’AAE a plusieurs objectifs. Le premier d’entre-eux vise à favoriser la mise au point de démonstrateurs de robotique autonome en fonction des retours d’expérience et des exercices, ce qui permettra ensuite de valoriser les « innovations issues de la collaboration entre les mondes civil et militaire ». Et une chaire dédiée va être créée afin de « faciliter la collaboration académique/recherche avec l’Armée de l’Air et de l’Espace ».

Pour le moment, ayant la capacité d’emporter une charge de 14 kg, le SCAR dispose d’une autonomie de 1h30. Mais il est question de développer une version améliorée, laquelle sera testée lors de prochains exercices de type « BASEX », en mars 2022.

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