Les Émirats arabes unis envisagent d’acquérir des systèmes de défense aérienne auprès de la Corée du Sud

Actuellement, la défense antimissile et aérienne des Émirats arabes unis reposent, en partie, sur deux batteries THAAD [Terminal High Altitude Area Defense] acquises auprès des États-Unis et pour lesquelles un marché de 255 millions de dollars a récemment été attribué à Lockheed-Martin pour en assurer le maintien en condition opérationnelle [MCO]. Celles-ci viennent en complément du système américain Patriot PAC-3, acquis en 2008.

Enfin, pour les interceptions d’engins évoluant à des altitudes plus basses, les forces émiraties disposent de 50 systèmes Pantsir S1 de facture russe et de missiles de moyenne portée MIM-23 Hawk. Et ces derniers devraient être bientôt remplacés par des batteries « KM-SAM », encore appelées « Cheolmae » ou « Cheongung », développées en Corée du Sud.

En effet, en marge du salon aéronautique de Dubaï, le ministère émirati de la Défense a fait savoir, sans donner de plus de détails, qu’il a l’intention de commander ce système de défense sud-coréen pour un montant total d’environ 3,5 milliards de dollars.

Pour rappel, proposé par LIG Nex1 et pouvant intercepter des cibles jusqu’à 20 km d’altitude, le KM-SAM block II est entré en service au sein de la force aérienne sud-coréenne en novembre 2020, afin de remplacer les missiles MIM-23 Hawk. Ce système se compose d’un radar multifonctions mobile mis au point par Hanwha Systems, d’un véhicule de commandement et de quatre lanceurs, ayant chacun la possibilité de lancer jusqu’à 8 missiles. Ces derniers ont été conçus à partir du modèle 9M96 qui équipe les systèmes russes S-350E et S-400.

Cela étant, côté sud-coréen, on se veut prudent. Même si l’annonce du ministère émirati de la Défense est « positive », « nous devons encore voir comment les négociations sur les détails vont se dérouler », a confié un responsable de la DAPA, l’agence sud-coréenne chargée des programmes d’armement. S’il se confirme, cet achat ferait des Émirats arabes unis le premier client à l’exportation du Cheolmae-2.

Par ailleurs, une responsable américaine a indiqué, à l’agence Reuters, que l’administration Biden était prête à aller de l’avant dans le dossier de la vente de 50 avions F-35A aux Émirats arabes unis. Vente qui avait été, pour mémoire, autorisée par celle du président Trump.

« Nous continuons de consulter les responsables émiratis pour nous assurer que nous avons une compréhension mutuelle claire et sans équivoque concernant les obligations et les actions des Émirats avant, pendant et après la livraison », a en effet expliqué Mira Resnick, la secrétaire d’État adjointe américaine, sans plus de détails.

L’un des points qui bloquent cette vente concerne l’implication de l’équipementier chinois Huawei dans le déploiement du réseau 5G émirati. « Washington continue de faire pression sur Abu Dhabi sur des engagements spécifiques concernant la manière et l’endroit où le système sera exploité une fois livré, dont certains pourraient être considérés par les Émirats arabes unis comme une atteinte à leur souveraineté », a ainsi expliqué Danny Sebright, le directeur du Conseil commercial américano-émirati.

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