Corée du Nord/Trafics : Le Falcon 200 de la Marine a « régulièrement » été intercepté par des avions de chasse chinois

Afin de documenter les violations des sanctions imposées par les résolutions 2375 et 2397 du Conseil de sécurité des Nations unies à la Corée du Nord pour son programme nucléaire et ses activités dans le domaine des missiles balistiques, la Marine nationale engage ponctuellement des moyens afin de surveiller les trafics illicites en haute mer au titre de l’UNSC ECC [United Nations Security Council Enforcement Coordination Cell].

C’est ainsi que, du 15 octobre au 7 novembre, dans le cadre de la mission AETO, un avion de surveillance maritime Falcon 200 « Gardian » de la Flottille 25F a été déployé, depuis la Polynésie française, sur la base aérienne de Futnema [Japon].

Dans le détail, les missions de Falcon 200 sont planifiées en fonction des informations livrées par l’ONU au sujet de navires suspectés de se livrer à des transbordements illégaux de pétrole, de charbon et de fer au profit de la Corée du Nord.

Pour cette tâche, le Falcon 200, mis en oeuvre par six personnes [un pilote, un chef de bord, un mécanicien de bord – ou MECBO – un radio et deux radaristes-navigateurs] dispose d’un radar à compression d’impulsion capable de repérer les grois navires dans un rauon de 120 à 140 nautiques… et de deux larges hublots pour les identifications visuelles et les prises de vues.

Durant son dernier déploiement à Futenma, le Falcon 200 de la 25F a ainsi effectué dix missions en mer de Chine, soit l’équivalent d’une quarantaine d’heures de vol. « Ce déploiement a permis à la France d’afficher une nouvelle fois son attachement à la liberté de navigation dans les eaux internationales, son engagement contre la prolifération nucléaire et de conserver sa capacité d’appréciation autonome de situation dans une zone de compétition et de contestation », a résumé l’État-major des armées [EMA], dans son dernier compte-rendu des opérations.

Mais ce que celui-ci ne dit pas, c’est certaines de ses missions ont visiblement indisposé la Chine… pourtant membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU… mais aussi proche alliée de la Corée du Nord.

Interrogé sur l’évolution des forces navales chinoises lors de sa dernière audition au Sénat, l’amiral Pierre Vandier, le chef d’état-major de la Marine nationale [CEMM] a d’abord répondu que la mission Marianne, conduite l’an passé dans la région Indo-Pacifique avec le sous-marins nucléaire d’attaque [SNA] Émeraude et le Batîment de soutien et d’assistance métropolitain [BSAM] Seine avait permis d’établir que, « technologiquement, la Chine était en avance de quatre ans sur ce que nous avions imaginé ». Et d’insister : « On observe objectivement une montée en gamme ».

Aussi, a continué l’amiral Vandier, sans en dire davantage, « à titre d’exemple, notre Falcon 200 qui, au Japon, participe à la mission de surveillance de l’embargo contre la Corée du Nord, est régulièrement intercepté par des avions de chasse SU30 MKK chinois qui sont alertés par une frégate de défense anti-aérienne positionnée au sud de la Corée du Nord ».

Quoi qu’il en soit, pour le CEMM, « si on on se projette en 2030, à ce rythme-là, il est illusoire de croire qu’on continuera à avoir l’ascendant sur une marine chinoise qui ne se serait pas développée » car « elle se développe dans tous les domaines à grande vitesse et c’est bien ce qui inquiète au plus haut point les Américains ».

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