Le ministère tchèque de la Défense renonce à l’achat de nouveaux véhicules blindés de combat d’infanterie

Si elle est bien engagée, avec l’acquisition de 52 CAESAr [Camions équipés d’un système d’artillerie de 155 mm] et blindés Titus auprès du français Nexter, la modernisation des forces terrestres tchèques n’en est qu’à mi-chemin. Et ce sera d’ailleurs l’un des dossiers qu’aura à traiter le futur ministre de la Défense du pays.

En effet, afin de répondre aux demandes de l’Otan, l’armée tchèque doit porter sa 7e Brigade mécanisée aux derniers standards requis, ce qui passe par le remplacement de ses véhicules blindés BMP-2 et ses chars T-72M4CZ, hérités de la période soviétique.

Deux procédures furent lancées en 2017 à cette fin. S’agissant des chars, l’affaire tourna rapidement court, faute de solutions satisfaisantes. Deux modèles étaient en lice, dont une reposant sur le Leopard 2 allemand, jugée trop coûteuse, et une autre basée sur le Sabra, un char M60 Patton amélioré par Israel Military Industries [IMI]. Finalement, il fut décidé de moderniser à nouveau [et a minima] la trentaine de T-72M4CZ du 73e bataillon de chars, afin de prolonger leur vie opérationnel jusqu’en 2030.

Seulement, cette décision n’a rien réglé sur le fond. « Après 2026, les T-72M4CZ seront tellement obsolètes qu’il faudra les remplacer », a ainsi fait valoir Jana Černochová, députée du parti ODS [désormais membre de la majorité après les élections d’octobre dernier] et pressentie pour être la prochaine ministre de la Défense. « Le remplacement des chars T-72 de la 7e brigade mécanisée sera l’une des principales tâches du nouveau gouvernement dans le domaine de l’armement », a confirmé son collègue Jan Bartošek.

Or, comme le rappelle le quotidien E15, « l’Otan s’attend à ce que la 7e brigade mécanisée soit prête au combat à partir de janvier 2026, comme la République tchèque s’y est engagée ». D’autres pays ont d’ailleurs pris les mêmes engagement, comme la Hongrie et la Pologne, qui ont ainsi déjà engagé le renouvellement de leurs chars, avec l’Abrams américain pour l’un et le Leopard 2A7+ pour l’autre.

Quant au remplacement des BMP-2, il s’avère plus compliqué que prévu. Au départ, quatre candidats étaient en lice pour l’appel d’offres lancé par Prague afin d’acquérir 210 nouveaux blindés. Puis, le Puma de l’allemand Krauss-Maffei Wegmann [KMW] ayant été écarté, il ne restait plus que le KF-41 « Lynx » de Rheinmettal, le CV90 MkIV de BAE Systems Hägglunds et l’ASCOD 2 de GDELS Espagne.

Seulement, la procédure a été brutalement arrêtée, le 5 novembre. En effet, via un communiqué, le ministère tchèque de la Défense a expliqué que, suite à l’évaluation des offres reçues par une commission d’experts, il s’est avéré que les informations fournies par les trois soumissionnaires étaient insuffisantes et qu’aucune des trois propositions ne correspondaient aux exigences fixées.

« Les offres des trois soumissionnaires ne peuvent pas être évaluées sur la base des documents reçus car aucun d’entre eux ne satisfait à toutes les exigences du pouvoir adjudicateur. Les lacunes identifiées sont, par exemple, des données manquantes ou inexactes sur les caractéristiques techniques des véhicules proposés ou des informations incomplètes sur la coopération avec l’industrie tchèque de la défense », a détaillé le ministère.

D’où la décision de mettre fin à cet appel d’offres, d’une valeur avoisinant les 2 milliards d’euros… Quelle sera la suite de cette affaire? Rien n’a été dit à ce sujet… Il reviendra ua prochain ministre tchèque de la Défense à la préciser.

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