Le char Leopard 2 et le véhicule de combat d’infanterie CV-90 dominent la compétition « Iron Spear » de l’Otan

Depuis 2018, au camp militaire d’Adazi, en Lettonie, l’Otan organise la « challenge » de tir « Iron Spear » avec les unités des quatre bataillons multinationaux déployés au titre de sa présence avancée renforcée [eFP] dans les pays baltes et la Pologne. Cette compétition compte deux catégories : les chars lourds de combat et les véhicules blindés de combat d’infanterie, ces derniers étant engagés dans l’exercice « Iron Wolf ».

Le sous-groupement tactique interarmes [S/GTIA] français « Lynx » s’était illustré lors de l’édition 2019 d’Iron Spear, un équipage de char Leclerc ayant obtenu la première place, devançant ainsi leurs homologues norvégiens et américains. Il avait été demandé aux concurrents d’effectuer des ciblages et des tirs, de jour comme de nuit, la vitesse et la précision étant prises en compte.

« La victoire des Français n’est pas seulement celle des cavaliers du S/GTIA mais aussi un motif de fierté pour tout le détachement Lynx 6. C’est notamment une belle récompense pour les équipes de maintenance de l’élément de soutien national qui œuvrent quotidiennement pour entretenir la pleine capacité opérationnelle des chars Leclerc », avait souligné l’État-major des armées, à l’époque.

Mais cette performance ne se répéta pas par la suite, l’équipage d’un char Leopard 2A4 norvégien ayant surclassé les participants au « challenge » Iron Spear 2020.

Actuellement, le S/GTIA Lynx 11 est armé par un peloton du 1er Régiment de Chasseurs [char Leclerc], une section du 35 Régiment d’Infanterie dotée de VBCI, une autre du 3e Régiment de Génie, et une équipe d’observation et de coordination du 68e régiment d’artillerie d’Afrique. Mais il ne sera pas parvenu à se faire une place sur le podium lors de l’édition 2021 d’Iron Spear, qui s’est déroulée du 16 au 22 octobre.

« C’est une compétition qui peut paraître amicale mais je pense que chacun a coeur de gagner et de montrer que son matériel est le meilleur au sein de l’Otan », fit pourtant valoir le capitaine « Christophe », du 35e RI.

Sur le volet « infanterie mécanisée », les blindés à chenilles s’en sont apparemment mieux sortis que ceux à roues, comme le VBCI. En effet, les trois premières places ont été conquises par les militaires norvégiens [CV-90], néerlandais [également dotés de CV-90] et américains [M2A3 Bradley].

Conçu par Hägglunds/Bofors [et produit par BAE Systems Hägglunds], le CV-90 est un blindé de 23 à 35 tonnes [selon les versions], armé d’un canon de 40 mm et d’une mitrailleuse co-axiale de 7,62 mm. Pouvant transporter jusqu’à 11 fantassins [en comptant l’équipage, ndlr], il est entré en service au sein des forces norvégiennes à partir de 1996. Les Pays-Bas en avaient acquis 192 exemplaires, avant d’en revendre une partie à l’Estonie.

Quant à la compétition opposant les chars, c’est l’équipage néerlandais d’un Leopard 2A6 qui aura créé la surprise, en surclassant les 23 autres engagés. Celui d’un Leopard 2A4 norvégien est arrivé second. La troisième place a été obtenue par l’équipage d’un Leopard 2A6 allemand.

La performance des militaires néerlandais est en effet surprenante dans la mesure où les Pays-Bas n’avaient plus engagé de chars de combat dans une opération extérieure depuis plus de vingt ans. En outre, ils avaient renoncé à cette capacité pour des raisons budgétaires, en 2011, en revendant leurs 60 derniers Leopard 2.

Cependant, la Koninklijke Landmacht [armée néerlandaise] put la récupérer en partie grâce à une coopération avec son homologue allemande, via l’intégration d’un escadron de 18 Leopard 2A6 au sein du Panzerbataillon 414 de la Bundeswehr [lequel fut ensuite intégré à la 43e Brigade mécanisée néerlandaise, ndlr].

« Le fait que les chars néerlandais obtiennent immédiatement la première place dans une compétition internationale est donc un exploit particulier », n’a pas manqué de souligner le ministère néerlandais de la Défense.

Pour rappel, depuis août dernier, le contingent néerlandais de l’eFP est déployé à Rukla, en Lituanie, où l’Allemagne est la nation-cadre.

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