La disponibilité des avions de transport tactique de l’armée de l’Air ne devrait pas s’améliorer en 2022

Si, selon le ministère des Armées, la réforme du Maintien en condition opérationnelle Aéronautique [MCO Aéro] commence à produire des résultats encourageants, grâce notamment à la mise en place progressive de « contrats verticalisés » confiés à des prestataires uniques, l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] doit s’attendre à voir la disponibilité de certains de ses aéronefs baisser en 2022. C’est en effet ce qu’affirment les « projets annuels de performances » [PAP, encore appelés « bleus budgétaires »] publiés par le ministère de l’Économie et des Finances à l’occasion de l’examen du projet de loi de Finances 2022.

Pour rappel, le ministère des Armées ne communique plus les données relatives à la disponibilité de ses équipements. Aussi est-il compliqué de vérifier si les réformes engagées au sujet du MCO portent leurs fruits…

En tout cas, à en croire le « bleu budgétaire » relatif à la préparation et l’emploi des forces [programme n° 178], les Mirage 2000 de l’AAE ont été affectés par une « crise logistique » lors du premier semestre 2021. Ce qui a affecté leur disponibilité… Et la flotte des Rafale n’a pas été épargnée non plus étant donné qu’il a fallu prendre en compte la cession d’avions de ce type à la Grèce.

Aussi, cela a entraîné une « révision à la baisse des prévisions de disponibilité pour 2021 », lit-on dans le bleu budgétaire. Cela étant, la situation devait s’améliorer l’an prochain, les « mesures prises » devant « permettre une remontée de la disponibilité en 2022 ».

Si l’aviation de combat a connu un « trou d’air » en matière de disponibilité, celle de transport n’est a priori pas au bout de ses peines.

« Les prévisions de disponibilité pour la composante avions de transport tactique ont été revues à la baisse en raison des difficultés rencontrées sur la flotte C-130H dont la disponibilité est fortement pénalisée par le vieillissement de ces aéronefs, des délais de réalisation des visites approfondies au niveau industriel [Checks C] ainsi que par les reports successifs de l’opération de rénovation de la flotte », est-il avancé le document, qui fait aussi état de « difficultés » pour la flotte d’A400M.

Aussi, et plus généralement, « pour 2022, la décision de retrait de service des C160R se tradui[ra] mécaniquement par une révision à la baisse de disponibilité sur l’agrégat ‘avions de transport tactique' ».

Quant aux appareils dits « d’appui opérationnel », le tableau est contrasté. Si les avions ravitailleurs A330 MRTT affichent une disponibilité satisfaisante, ce n’est pas le cas des « vieux » K/C-135 restants et des E-3F AWACS, ceux-ci étant « impactés des chantiers de niveau industriel ».

S’agissant des hélicoptères de l’AAE, le bleu budgétaire estime qu’une « meilleure satisfaction des besoins logistiques associée à une réduction des durées des entretiens chez l’industriel permettra d’accroître la disponibilité de cette composante ». En revanche, ceux de la Marine nationale – et notamment les NH-90 NFH « Caïman » – connaissent encore des difficultés.

« La prévision d’activité hélicoptères Marine est contrainte par la faible disponibilité des Caïman. L’objectif 2022, en nette progression par rapport à celui de 2021, repose sur l’hypothèse d’une disponibilité de la flotte Caïman capable de générer les heures de vol prévues », lit-on dans le document.

Celui-ci précise que la flotte de NH-90 « Caïman » est affectée par des difficultés d’ordre logistique et des problèmes de corrosion, ce qui ce se traduit par des « immobilisations de type Soutien Industriel et Soutien Opérationnel prolongées de plusieurs mois ».

Toutefois, une « inversion de tendance est attendue en 2022 et 2023 avec les effets de la modernisation contractuelle du soutien Dauphin/Panther et la montée en puissance de la flotte
intérimaire de Dauphin et de H160 », est-il avancé dans ce « projet annuel de performances ».

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