Contre-terrorisme : L’Union européenne va envoyer 140 instructeurs militaires au Mozambique
En janvier, la ministre des Armées, Florence Parly, avait parlé d’une éventuelle aide militaire au Mozambique, dont les forces armées se trouvaient alors en difficulté face à une insurrection menée par un groupe relevant de l’État islamique [EI] dans la province de Cabo Delgado, où par ailleurs, le groupe français Total est impliqué dans l’exploitation de gaz naturel.
« Nous sommes en train de voir comment nous pouvons appuyer, par de l’entraînement et de la formation, les forces armées » du Mozambique et « nous souhaitons pouvoir le faire avec nos partenaires européens », avait affirmé Mme Parly lors d’une audition au Sénat, avant de rappeler que le dispositif militaire français dans l’océan Indien pourrait, le cas échéant, être mis à contribution.
Dans le même temps, et sous l’impulsion du Portugal, ancienne puissance coloniale, l’Union européenne [UE] commença à réflechir à un éventuel déploiement d’un mission militaire au Mozambique.
Puis, et alors que la situation sécuritaire dans la province de Cabo Delgado venait encore de se dégrader, avec l’attaque de la ville de Palma par les jihadistes, le Conseil de l’UE valida, en juillet, la mise en place une mission militaire de formation européenne au Mozambique [EUTM Mozambique, ndlr].
Cependant, et suite à l’attaque de Palma, le Portugal avait précédemment déployé un détachement de 60 militaires au Mozambique, dont le gouvernement accepta par ailleurs un appui de la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] ainsi que celui du Rwanda.
En août, les forces armées rwandaises et mozambicaines infligèrent un revers aux jihadistes en les chassant de la ville portuaire de Mocimboa da Praia, qu’ils avaient conquise un an plus tôt.
Cela étant, la France n’enverra finalement pas d’instructeurs militaires au Mozambique. Du moins pas dans le cadre de la mission de l’UE, qui vient d’être formellement lancée, le 15 octobre. Dotée d’un budget de 15,16 millions d’euros pour deux ans. Celle-ci s’appuiera en effet sur des contingents fournis par le Portugal, l’Italie, l’Espagne, la Grèce, la Roumanie, la Finlande, l’Estonie, l’Autriche, la Belgique et la Lituanie. Au total, elle comptera 140 militaires européens, placés sous le commandement direct du général portugais Nuno Limos Pires et son quartier général sera installé à Maputo.
Durant son mandat, EUTM Mozambique aura à « appuyer le renforcement des capacités des unités des forces armées mozambicaines qui feront partie d’une future force de réaction rapide », dont cinq compagnies de fusiliers marins et 6 autres de commandos.
Les formations qu’elle délivrera porteront sur la lutte contre le terrorisme, la préparation opérationnelle et la protection des civils dans les zones de conflit. En aucun cas elle sera amenée à prendre part à des opérations militaires.