L’armée de l’Air & de l’Espace se dote d’un « escadron d’expertises techniques en procédés spéciaux »

Pendant un temps, il fut question d’implanter une filière industrielle de démantèlement des aéronefs sur le site de l’ex-base aérienne 279 de Châteaudun, devenue un Élément Air Rattaché [EAR] de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE]. Les infractructures du site, alors utilisé pour stocker les avions militaires retirés du service, s’y prêtaient naturellement.

Seulement, ce projet ne put voir le jour… Et le ministère des Armées confirma son intention de quitter Châteaudun et d’abandonner ainsi l’une des meilleures plateformes aéronautiques de France, avec sa piste de 2300 mètres de long [pour 45 de large], son bâtiment dit « Poulmic », d’une surface de 15’000 m2 à hygrométrie contrôlée, ses 8 hangarettes de 700 m2 chacune, et son « Conservatoire d’Aéronefs Non Opérationnels Préservés Et Exposés » [Canopée], dont le sort des collections [soit une quarantaine de modèles d’avions de combat utilisés sous les cocardes tricolores durant ces 60 dernières années], est en suspens.

La cérémonie de dissolution de l’EAR 279 a eu lieu le 21 juillet dernier, sans tambour ni trompette. Et, le même jour, le Groupement d’entretien, de réparation et de stockage des aéronefs [GERSA] 11.601 a également été dissous. L’AAE a justifié son départ de Châteaudun en expliquant que ses besoins en matière de stockage d’aéronefs avaient « diminué ». Et, depuis, il revient au Détachement air 278 d’Ambérieu-en-Bugey de conserver les cellules de Mirage 2000 et d’Alphajet retirés du service sous des « Housse à Hygrométrie Contrôlée » [HHC].

Aussi, les besoins en savoir-faire en matière de conservation et de stockage des aéronefs n’ont pas disparu. D’où la création d’un escadron spécialisé au sein de l’armée de l’Air & de l’Espace. Cette nouvelle unité, reprendra peu ou prou les missions qui étaient celles du GERSA 11.601, a vu le jour le 27 septembre, sur le site de l’Atelier industriel de l’aéronautique [AIA] de Clermond-Ferrand, qui relève du Service industriel de l’Aéronautique [SIAé].

Fort d’une trentaine d’aviateurs, cet « Escadron d’expertises techniques en procédés spéciaux » [EETPS] sera donc spécialisé en Contrôle non destructif [CND], en réparations de combat et en méthode de stockage d’aéronefs.

Selon la définition qui en est donnée par l’industrie, le CND est un ensemble de procédés et de méthodes permettant de caractériser l’état d’intégrité de matériaux et de structures sans les dégrader. On parle aussi d’essais non destructifs [END].

« L’EETPS, fort de cette expertise, a également pour mission d’étudier des solutions innovantes relevant des problématiques d’emploi des forces aériennes, en partenariat avec l’AIA de Clermont-Ferrand », explique l’AAE. D’où son installation dans la préfecture du Puy-de-Dôme.

« Cette implantation au sein du SIAé marque la volonté forte de rapprochement entre les Niveaux soutien opérationnel [NSO] et soutien industriel [NSI] », fait ainsi valoir l’armée de l’Air & de l’Espace. Et d’ajouter : « La création de cet escadron à Clermont-Ferrand, s’inscrit dans la continuité d’une collaboration de longue date entre les équipes CND de l’AIA de Clermont-Ferrand et celles de l’AAE ».

L’idée est donc de mutualiser les compétences et les moyens dans le domaine du CND tout en renforçant les liens entre l’industrie étatique et les unités opérationnelles de l’AAE. Et ceci afin de constituer un « un véritable trait d’union entre les besoins utilisateurs et la veille technologique pour proposer toujours plus de solutions innovantes aux besoins des forces ».

Photo : Mise sous cocon d’un Mirage 2000N © Nicolas Vissac / armée de l’Air & de l’Espace

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]