Le Japon pourrait devenir un partenaire du projet britannique d’avion de combat « Tempest »

Le 29 juillet, le programme britannique d’avion de combat de 6e génération « Tempest » a franchi une nouvelle étape avec le lancement officiel de la phase de conception et d’évaluation, dans le cadre d’un contrat de 250 millions de livres sterling, notifié à BAE Systems, en sa qualité de maître d’oeuvre.

Comme l’avait alors expliqué le ministère britannique de la Défense, ce marché visait à définir et à débuter la conception de ce futur appareil, qui sera au centre d’un « système de systèmes ». Il s’agissait également de continuer à mettre en place les outils « sécurisées » d’ingéniérie nnumérique, lesquels permettront de « réduire significativement les coûts » et de gagner du temps.

Pour le moment, et outre BAE Systems, ce programme concerne Leonardo UK, MBDA UK et le motoriste Rolls Royce… ainsi que d’une myriades de « start-up », de laboratoires et de centres de recherche.

En outre, le Royaume-Uni, l’Italie et la Suède ont signé un protocole d’accord concernant le développement du Tempest. D’où l’annonce faite ce 29 septembre par Michael Cristie, le reponsable de ce programme chez BAE Systems.

Ainsi, selon l’agence Reuters, celui-ci a indiqué que des « contrats internationaux avec des partenaires italiens et suédois » seront « signés d’ici la fin de cette année ». Probablement avec Leonardo et Saab. Mais il a également évoqué l’existence de discussions avec le Japon, qui, quant à lui, a lancé le développement du F-3, un avion de combat de 6e génération devant remplacer le F-2, un appareil largement inspiré du F-16 américain.

Pour ce projet, Tokyo avait cherché des partenaires susceptibles de lui apporter une assistance technique, notamment pour la conception de la cellule, l’intégration des systèmes de radar et les technologies liées à la furtivité. Et, en décembre 2020, il fut annoncé que Lockheed-Martin avait été préféré à Boeing ainsi qu’à BAE Systems.

Dans le détail, le développement du F-3, dans l’entrée en service est prévue en 2035, mobilise Mitsibushi [maître d’oeuvre], Ishikawajima-Harima Heavy Industries [IHI] pour les moteurs, groupe Subaru pour les systèmes d’atterrissage ainsi que Fujitsu et Toshiba pour l’électronique embarquée.

Les discussions entre Londres et Tokyo portent sur un éventuel partenariat technologique. « Il y a beaucoup de points communs entre le Royaume-Uni et le Japon », a relevé le responsable de BAE Systems. Cela étant, en juillet, le chef d’état-major de la Royal Air Force [RAF], l’Air Chief Marshall Mike Wigston, avait déjà évoqué une coopération « révolutionnaire » entre les programmes Tempest et F-3 concernant la propulsion.

On pourrait penser qu’il y a également des points communs entre le Royaume-Uni et la France en matière d’aviation de combat… D’ailleurs, une coopération avait été initiée dans ce domaine, dans la foulée des accords de Lancaster House. Coopération qui a finalement tourné court en 2016… D’où la raison pour laquelle Paris a noué un partenariat avec Berlin et Madrid afin de mettre au point le Système de combat aérien du futur [SCAF].

À ce propos, et alors que les discussions pour lancer la phase 1B du SCAF ont été laborieuses entre Français et Allemands, l’accord entre les gouvernements et les industriels impliqués n’a toujours pas été signé [aux dernière nouvelles, du moins].

Dans un rapport publié en juillet 2020, les sénateurs Hélène Conway-Mouret et Ronan Le Gleut avaient estimé que seul l’un de deux projets pourrait subsister à l’avenir. « Il n’est pas certain que l’Europe pourra s’offrir deux systèmes de combat aérien du futur concurrents, avec une base d’exportation nécessairement plus étroite que s’il n’existe qu’un seul programme, surtout lorsque les conséquences économiques de la crise du coronavirus se seront fait pleinement sentir », avaient-ils écrit.

En mai, le Délégué général pour l’armement [DGA], Joël Barre, avait dit espérer une « convergence » entre le SCAF et le Tempest. « Nous poursuivons avec les Britanniques un programme a minima de coopération technologique pour préparer le futur de l’aviation de combat. Nous sommes l’un et l’autre en phase de conception, je pense que dans les années qui viennent, les choses pourront peut-être évoluer », avait-il affirmé. Et d’ajouter : « En tout cas, de notre côté me semble-t-il, la porte est ouverte. Si nous pouvons un jour rapprocher les deux projets d’avions de combat qui existent aujourd’hui à l’échelle européenne, ce sera quand même une bonne chose ».

Cependant, plus le temps passe et moins les deux programmes ont de chances de converger. C’est en effet ce qu’a déclaré Michael Christie. « Plus les deux projets se développent séparément, plus il sera difficile de les réunir », a-t-il dit. Et les relations actuellement tendues entre la France et le Royaume-Uni [alliance AUKUS, pêche, etc] ne s’y prêtent pas…

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