La Grèce a signé une lettre d’intention pour l’achat de trois Frégates de défense et d’intervention à la France

L’affaire semblait entendue quand, en octobre 2019, le ministre grec de la Défense, Nikos Panagiotopoulos, signa une lettre d’intention pour l’achat de deux Frégates de défense et d’intervention [FDI] « Belh@rra » auprès de Naval Group. Mais c’était sans compter sur l’américain Lockheed-Martin qui s’invita dans le dossier en proposant quatre frégates de type MMSC [multi-mission surface combatants, dérivées de la classe Freedom] à un prix défiant tout concurrence.

Finalement, Athènes lança un appel d’offres pour se procurer quatre nouveaux navires et moderniser quatre anciennes frégates de la classe Hydra [ou Meko 200]. En outre, les candidats devaient aussi fournir une solution intérimaire afin d’éviter à la marine grecque un déficit capacitaire. Outre Lockheed-Martin et Naval Group, d’autres industriels présentèrent des propositions, dont Damen [Pays-Bas], Fincantieri [Italie], Babcock [Royaume-Uni] et Blohm + Voss [Allemagne].

On en était là quand, le 24 septembre, la presse spécialisée grecque a avancé que la FDI de Naval Group tenait la corde. Et de préciser que tout allait probablement se jouer à l’occasion d’un déplacement à Paris du Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis. Ce qui a été effectivement le cas.

En effet, ce 28 septembre, lors d’une conférence de presse donnée à l’Élysée, le chef du gouvernement grec a confirmé ce qu’il avait annoncé la veille la télévision publique ERT, à savoir que la Grèce et la France allait vers un « renforcement conséquent » de leur « partenariat stratégique ».

Ainsi, M. Mitsotakis a indiqué que trois Frégates de défense et d’intervention seraient commandées auprès de Naval Group, avec une quatrième en option.

« Ce partenariat permet l’approfondissement de la coopération franco-hellénique sur les enjeux stratégiques, dans le domaine de la politique étrangère, en matière militaire, ainsi qu’en matière d’industrie de défense, ce qui s’est traduit concrètement par la décision grecque de se doter d’avions de combat Rafale et aujourd’hui par votre annonce, M. Le Premier ministre, de votre décision de doter la Grèce de trois frégates Belharra qui seront construites en France à Lorient », s’est ensuite félicité le président Macron.

Dans un communiqué, le ministère des Armées a précisé qu’un « Memorandum of Understanding » venait d’être signé par le ministre grec de la Défense. Outre les trois FDI devant faire l’objet d’une commande ferme et celle en option, cette lettre d’intention prévoit également la maintenance et l’armement des navires. En outre, avance le texte, le choix de la Grèce « permettra aux deux Marines de bénéficier d’une interopérabilité exceptionnelle, il ouvre également également la voie à une coopération renforcée, offrant notamment la perspective d’importantes synergies dans le domaine du soutien ». Cela d’autant plus que la FDI, commandée à cinq exemplaires par le Marine nationale, est conçue pour le combat collaboratif.

« Il s’agit d’une annonce historique, qui confirme une coopération de défense exceptionnelle entre nos deux pays. La construction par la France de ces équipements de pointe participe à une défense européenne ambitieuse. Nos deux marines seront dotées ensemble de ces frégates de premier rang, navires de combat modernes et puissants », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées.

Pour rappel, affichant un déplacement de 4500 tonnes pour une longueur de 122 mètres et une largeur de 18 mètres, la FDI est dotée d’un sonar de coque, d’un radar Sea Fire 500 à quatre antennes planes fixes entièrement numérique, d’un mât unique rassemblant l’intégralité des capteurs aériens, etc.

Navire à étrave inversée bénéficiant « d’une architecture numérique innovante lui permettant de s’adapter en continu aux évolutions technologiques et opérationnelles », selon Naval Group, la FDI est armée de deux lanceurs de 8 missiles Aster 30, d’une tourelle de 76 mm, de canons de 20mm télé-opérés. de torpilles MU-90 et de missiles anti-surface Exocet. Enfin, il est possible de l’équiper de lanceurs Sylver A70 afin de lui permettre de tirer des missiles de croisière navals [MdCN].

« La FDI HN sera un atout de puissance et de souveraineté pour la Grèce. Avec les frégates de défense et d’intervention [FDI] HN, la marine hellénique disposera d’une flotte de surface de dernière génération, hautement performante », a fait valoir Naval Group, qui insiste par ailleurs qu’il reste encore à conclure les négociations qui vont s’ouvrir après l’annonce de M. Mitsotakis.

Quant à la solution intérimaire demandée par la Grèce, elle n’a pas encore été évoquée. A priori, elle doit reposer sur trois corvettes de type Gowind 2500, également produites par Naval Group.

Photo : Naval Group

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