Un sous-marin chilien a réussi deux « attaques simulées » contre un groupe aéronaval américain

En 2001, la marine américaine a lancé le programme DESI [Diesel-Electric Submarine Initiative] afin d’améliorer sa capacité à opérer avec des sous-marins à propulsion diesel-électrique mis en oeuvre par certaines forces navales sud-américaines, notemment celles du Brésil, du Chili, de la Colombie et du Pérou. Et sous la supervision du « Commander, Submarine Force Atlantic » [COMSUBLANT], qui supervise le commandement de la force sous-marine du Pacifique [COMSUBPAC].

Ainsi, pendant deux mois, un sous-marin de l’un des pays impliqués dans ce programme prend part à différents types d’exercice [lutte anti-sous-marine, de surface, aérienne, etc] aux côtés du Submarine Squadron 11 [CSS-11] de l’US Navy qui, pour rappel, ne dispose que de sous-marins à propulsion nucléaire [SNA et SNLE].

Généralement, ces manoeuvres se terminent par des compliments convenus à l’équipage qui y a pris part. Du genre : « Merci pour votre superbe performance et nous sommes reconnaissants d’avoir eu l’opportunité de travailler avec vous ». Tel a été en tout cas le message reçu par les marins du sous-marin péruvien BAP Angamos [Type 209, de conception allemande] en décembre 2019, après avoir effectué une série d’exercices avec l’USS Annapolis, un SNA de type Los Angeles.

Mais, visiblement, le sous-marin chilien CS Carrera [de type Scorpène, de conception française, ndlr] a fait forte impression lors de sa participation à DESI 2021. Associé au SNA USS Alexandria, il a notamment été sollicité pour la préparation opérationnelle [COMPTUEX – Composite Training Unit Exercise] du groupe aéronaval constitué autour du porte-avions USS Carl Vinson, actuellement en mission dans la région Indo-Pacifique.

Ainsi, selon un communiqué de la marine américaine publié à la fin des manoeuvres DESI 2021, le 14 septembre, le CS Carrera a « exécuté avec succès deux attaques simulées contre des unités du groupe aéronaval, tout en travaillant aux côtés des escadrons d’hélicoptères de l’US Navy, démontrant la formidable capacité que la force sous-marine chilienne apporte au combat et le soutien qu’elle peut offrir aux mouvements logistiques ».

Dans le même communiqué, le commandant du CSS-11, le capitaine de vaisseau Patrick Friedman, en a dit un peu plus au sujet du rôle de ce Scorpène chiline. « En travaillant aux côtés de l’USS Alexandria, son équipage a réussi à pister un objectif simulé de grande valeur », a-t-il dit. « Ce type de formation est essentiel pour assurer la compatibilité des missions entre nos deux forces et renforcer notre avantage tactique », a-t-il ajouté.

D’habitude, il est rarement fait état du résultat de tels exercices… En tout cas, la marine chilienne n’a pas, pour le moment du moins, communiqué au sujet de la participation de son sous-marin à ces manoeuvres organisées par son homologue américaine. En 2015, le SNA français « Saphir » s’était illustré en coulant virtuellement le porte-avions USS Theodore Roosevelt, lors d’un exercice dans l’Atlantique Nord. Mais la Marine nationale n’avait pas tenu à faire de la publicité à cet « exploit ».

Pour rappel, l’Armada de Chile met en oeuvre quatre sous-marins, dont deux de type Scorpène [les CS-22 Carrera et CS-23 O’Higgins], mis en service il y a déjà quinze ans, et deux de type 209 [les CS-20 Thomson et CS-21 Simpson], acquis dans les années 1980.

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