Les États-Unis pourraient transférer deux systèmes israéliens de défense aérienne « Iron Dome » à l’Ukraine
En 2019, l’US Army fit part de son intention d’évaluer le système de défense israélien « Iron Dome » [ou Kipat Barzel] dans le cadre du développement d’une « capacité contre les feux indirects » [IFPC], laquelle devait lui permettre de contrer les drones hostiles ainsi que les missiles de croisière, les roquettes et les obus de mortiers.
Deux batteries « Iron Dome » furent donc ainsi commandées auprès du l’israélien Rafael Advanced Defense Systems et livrées. Seulement, et malgré un premier essai réussi effectué au White Sands Missile Range [Nouveau Mexique], l’US Army a décidé de ne pas prolonger son expérimentation.
En effet, en août, Defense News a révélé qu’elle allait s’orienter vers l’acquisition du système « Enduring Shield », dévoilé deux mois plus tôt par Dynetics, filiale du groupe américain Eidos. L’une raisons avancées est que l’Iron Dome n’a pas été intialement conçu pour fonctionner au sein du nouveau système de commandement et de contrôle de l’US Army.
Pour rappel, mis au point avec une participation financière américaine et le concours de Raytheon, le système Iron Dome constitue le premier niveau de la défense antimissile israélienne depuis 2011.
Constitué d’un radar de détection et de suivi, d’un module de gestion de combat et de trois lanceurs chacun dotés de 20 missiles intercepteur « Tamir », l’Iron Dome est en mesure de repérer et de détruire une roquette ou un missile à distance comprise entre 4 et 70 km, tout en ayant la capacité de discriminer les projectiles en fonction de leur dangerosité. Et le tout avec un taux d’efficacité de 80 à 90%.
Quoi qu’il en soit, si l’US Army a l’intention d’opter pour une autre solution, la question est de savoir ce que vont devenir les deux batteries Iron Dome qu’elle a reçues. La réponse pourrait être donnée par le Congrès, où le prochain budget du Pentagone est actuellement discuté.
Ainsi, le comité des forces armées de la Chambre des représentants a voté un amendement demandant au Pentagone de remettre un rapport décrivant des options pour potentiellement vendre ou céder à l’Ukraine des systèmes de défense aérienne « existants ». Et un élu a confié au site Politico que les deux systèmes « Iron Dome » de l’US Army étaient des « candidats de choix ».
En outre, récemment, les autorités ukraniennes ont fait part de leur intérêt pour le système israélien, afin de protéger l’aéroport de Marioupol, ville située non loin du Donbass, où les forces gouvernentales sont aux prises avec des séparatistes pro-russes depuis 2014. Mais une batterie Iron Dome pourrait également être déployée pour protéger un centre de commandement, par exemple. Cela étant, pour Israël, un tel dossier est sensible politiquement… Car il ne s’agirait pas d’indisposer la Russie, alors que les forces israéliennes visent régulièrement des positions du Hebzbollah et des Gardiens de la révolution iraniens en Syrie.
Reste à voir dans quelles conditions ces deux batteries Iron Dome pourraient être transférées à l’Ukraine. A priori, et au regard de leur coût, leur cession viendrait s’ajouter aux 275 millions de dollars d’aide militaire que Washington devrait reconduire au profit de l’Ukraine.