RESEVAC/Afghanistan : L’État-major des armées fait le bilan de l’opération d’évacuation APAGAN

« Les opérations vont se finir prochainement. […] On peut aller au-delà de ce soir mais nous devons rester prudents sur ce sujet », avait déclaré Clément Beaune, le secrétaire d’État aux Affaires européennes alors qu’il était interrogé sur les évacuations des ressortissants étrangers et des civils afghans depuis Kaboul, sur les ondes d’Europe1, le 27 août.

Finalement, l’opération APAGAN, conduite essentiellement par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] depuis le 15 août, n’aura pas été prolongée au delà de la date prévue, comme M. Beaune l’avait suggéré. En effet, le désengagement – d’ici le 31 août – des dernières forces américaines encore présentes à Kaboul fait que les conditions de sécurité ne sont désormais plus remplies.

Aussi, via un communiqué commun publié peu après minuit, ce 28 août, la ministre des Armées, Florence Parly, et son collègue des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, ont annoncé la fin des opérations d’évacuation de « nos compatriotes, de citoyens de pays partenaires et, en immense majorité, […] d’Afghans menacés à raison de leurs liens avec notre pays ou de leurs engagements pour les valeurs que nous avons en partage ».

« Dans des circonstances exceptionnellement difficiles, la France a évacué près de 3’000 personnes, qui s’ajoutent aux près de 1’500 Afghanes et Afghans ayant travaillé pour notre pays que nous avions déjà mis à l’abri avant le 15 août en anticipation de la crise actuelle », ont rappelé les deux ministres.

Et d’assurer que la France « poursuivra, par tous les moyens possibles, son travail de mise en protection de celles et ceux qui sont menacés, y compris après le 31 août », notamment par une action diplomatique auprès des responsables talibans en vue d’obtenir la garantie que ces derniers « ne mettront aucune entrave après le 31 août au départ de ceux qui le souhaiteront ».

Pour rappel, le dispositif de l’opération APAGAN a reposé sur la base aérienne 104 d’al-Dhafra [Émirats arabes unis], d’où des avions de transport tactique A400M « Atlas » et C-130 Hercules ont enchaîné les vols aller-retour avec Kaboul, dans des conditions de sécurité dégradées. Les personnes exfiltrées par ces appareils ont ensuite été transportées vers la France par des A310 et des A330 MRTT.

En outre, un détachement d’une centaine de militaires, comprendant des éléments de protection, de soutien et de commandement a été déployé sur l’aéroport de Kaboul.

« Après plus de dix jours de pont aérien entre Kaboul, Abou Dhabi et Paris, en étroite coordination avec les forces américaines, au rythme de 3 à 4 vols par jour, les opérations d’évacuation d’Afghanistan se sont achevées le 27 août au soir », a également indiqué l’État-major des Armées, lequel a donné le bilan de l’opération APAGAN.

Ainsi, « plus d’une centaine de Français, une dizaine d’Européens, plus de 2’600 Afghans et une trentaine de ressortissants d’autres pays » ont pu être exfiltrés grâce aux avions de transport de l’AAE. Ceux-ci ont assuré 26 rotations entre Kaboul et la BA 104 ainsi que 16 vols entre Abu Dhabi et Paris.

Désormais, précise l’EMA, le « dispositif militaire est en cours de réarticulation entre les Émirats arabes unis et la France ». En clair, les militaires engagés à Kaboul attendent désormais d’être rapatriés.

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