La Russie serait sur le point de tester son missile à propulsion nucléaire « Burevestnik 9M370 »

Le 18 août, au moins deux avions américains dédiés à la collecte de renseignement d’origine électromagnétique ont été envoyés en mission dans le nord de l’Europe depuis la base aérienne de Mildenhall [Royaume-Uni], à en croire les sites de suivi du trafic aérien.

Ainsi, un RC-135U « Combat Sent » [indicatif JAKE31], conçu pour repérer les systèmes radar dans un secteur donné, s’est attardé en Pologne, non loin de l’enclave russe – et fortement militarisée – de Kaliningrad. Il pouvait s’agir d’un simple vol de routine… ou bien de dresser l’inventaire des moyens susceptibles d’être utilisés par les forces russes à l’occasion de l’exercice Zapad 21, qui se tiendra en Biélorussie en septembre prochain.

Puis, un RC-135V « Rivet Joint » [indicatif MULE01], dont les capteurs permettent de détecter, d’identifier et de géolocaliser des signaux dans tout le spectre électromagnétique, a été repéré en mer de Norvège. Quel était le but, sachant que, a priori, cet appareil a évolué à une distance assez importante de la Russie [du moins, selon les données qui ont été transmises par son transpondeur]?

En tout cas, ces deux vols ont été réalisés après ceux effectués dans ces mêmes régions par un WC-135 « Constant Phoenix » de l’US Air Force [indicatif JAKE21], un avion dédié à la détection des particules radioactives. À noter que cet appareil s’est également aventuré en mer Noire et en mer Méditerranée… pour des raisons encore inconnues.

Il est rare qu’un WC-135 soit envoyé en Europe. Jusqu’alors, un tel appareil avait été déployé sur le Vieux Continent en 1986, après la catastrophe de Tchernobyl, et en février 2017, après l’observation d’un pic de radioactivité. Il sera avancé, par la suite, que cette mission avait eu probablement un lien avec les essais du missile russe de croisière à propulsion nucléaire Burevestnik 9M730 [code Otan : SSC-X-9 Skyfall]. Et il fut également affirmé que, au cours de l’un de ces tests, un tel engin aurait été perdu en mer de Barents [donc, non loin de la mer de Norvège, ndlr].

Cela étant, depuis août 2019, et un incident qui, probablement lié à ce missile Burevestnik 9M730, avait provoqué une brève hausse de la radioactivité à Severodinvsk, ville située non loin de la base de Nyonoksa [oblast d’Arkhangelsk [Grand Nord], aucun autre essai n’a été rapporté.

Cependant, quelques indices semblent suggèrent que des préparatifs sont en cours pour effectuer un nouveau test de ce missile. Ce qui expliquerait l’activité des avions de renseignement américains dans le nord de l’Europe…

En effet, selon le « James Martin Center for Nonproliferation Studies », qui relève du « Monterey Institute of International Studies », l’analyse de photos prises par satellite et fournies par la société Capella Space aurait permis de déterminer que la « Russie se préparerait à tester un missile de croisière à propulsion nucléaire » depuis un site de lancement « situé près du cercle polaire arctique ».

« L’utilisation d’un réacteur nucléaire donnerait, en principe, au missile de croisière une portée illimitée pour voler sous et autour des radars et intercepteurs de la défense antimissile américaine », a expliqué Jeffrey Lewis, un expert du Middlebury Institute, auprès de CNN. Cependant, a-t-il ajouté, il subiste des « questions quant à savoir si un tel engin peut fonctionne avec succès, sans parler des risques que cela peut avoir pour l’environnement et la santé ».

S’agissant des indices suggérant un essai imminent d’un Burevestnik 9M730, les analystes ont remarqué des mouvements de navires non loin du site de lancement présumé, situé sur l’archipel russe de « Nouvelle-Zemble » [ou « Novaïa Zemlia »]. Et un « avis aux navigateurs », prévenant que des opérations dangereuses allaient y être menées entre le 15 et le 20 août, a été émis par les autorités russes.

En outre, toujours selon le Middlebury Institute, une image radar haute résolution, prise le 16 août, a révélé un « imposant objet sur une rampe de lancement ». Ce qui pourrait correspondre à un missile Burevestnik 9M730.

« Il y a également un nombre important d’objets à côté de la rampe de lancement qui sont probablement des véhicules et des conteneurs. Aucune de ces éléments n’était présents quand le site a été photographié pour la dernière fois, en juin », a relevé Jeffrey Lewis.

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