Les États-Unis sanctionnent cinq cadres jihadistes africains de haut rang

Récemment, un rapport des Nations unies s’est alarmé de l’expansion de l’État islamique dans de « nombreuses régions d’Afrique », en particulier au Mozambique [notamment dans la province de Cabo Delgado, nldr] ainsi qu’en République démocratique du Congo.

En outre, il a également souligné les menées du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans [GSIM ou JNIM, lié à al-Qaïda] au Sahel, où celui-ci a « consolidé son influence, en revendiquant de plus en plus de zones peuplées et en démarchant les acteurs locaux ».

« Les efforts déployés par le GSIM pour séduire les communautés touareg, arabe, peule, voire bambara semblent être une manœuvre visant à permettre au groupe de s’assurer le contrôle d’un vaste territoire. Pour ce faire, le groupe bénéficie de l’appui de la structure centrale d’Al-Qaida et des conseils du comité Hittin, créé par cette dernière en 2015 pour faciliter la collaboration opérationnelle et financière avec les affiliés régionaux d’Al-Qaida », a expliqué ce rapport.

Au Sahel, où sont déployées les forces Barkhane et Takuba, l’accent a été mis sur la région dite des trois frontières, ce qui a conduit à la neutralisation de plusieurs cadres de l’État islamique au Grand Sahara [EIGS] au cours de ces dernières semaines. Pour autant, les dirigeants du GSIM sont aussi dans le collimateurs des militaires français, comme en témoigne la récente élimination de Baye ag Bakabo, impliqué dans l’assassinat de deux journalistes de RFI, en novembre 2013.

Mais son nom n’était pas le seul à être cité dans cette affaire étant donné que celui de Sedane Ag Hita [alias Abou Abdel Hakim al-Kidali], probable second d’Iyad Ag Ghali, le chef du GSIM, l’a également été… Or, ce dernier fait partie des cinq responsables jihadistes que le Trésor américain vient de sanctionner.

Également connu sous le nom d’Abu Qarwani, Abu Abdelhakim al-Kidali est un haut commandant du JNIM, responsable de la région de Kidal au Mali », avance le département d’État, dans un communiqué.

Appartenant également au JNIM, Salem ould Breihmatt [alias « Hamza al-Shanqiti » ou encore « Hamza al-Mauritani »] figure également sur la liste. « Émir d’Arbinda et de Serma, dans la région de Mopti, au Mali, il est également chargé de superviser les activités de son organisation au Burkina Faso », est-il expliqué dans le communiqué. Et il serait aussi « expert en explosifs ».

Les sanctions décidées par Washington visent deux responsables de l’organisation jihadiste somalienne al-Shebab [liée à al-Qaïda], à savoir Ali Mohamud Rage [son porte-parole] et Abdikadir Mohamed Abdikadir [alias Ikrima], présenté comme étant un « facilitateur » et un « planificateur opérationnel ».

Enfin, le chef des activités militaires et des affaires extérieures de l’État islamique en Afrique centrale [ISCAP], Bonomade Machude Omar [alias Abu Sulayfa Muhammad ou encore Ibn Omar], a également été sanctionné en sa qualité de « coordinateur principal pour toutes les attaques menées par le groupe dans le nord du Mozambique ».

Désormais, « tout institution financière étrangère qui faciliterait sciemment une transaction financière significative ou fournirait des services financiers significatifs » à ces cinq responsables jihadistes pourraient « s’exposer à des sanctions », prévient le communiqué de la diplomatie américaine. Et de conclure : Les États-Unis veulent « perturber les méthodes de financement de l’EI-Mozambique, du JNIM et des shebabs […] pour limiter leurs capacités à mener davantage d’attaques contre les civils ».

Cependant, les groupes jihadistes ne passent pas forcément par les canaux bancaires pour transférer des fonds. Pour cela, ils ont généralement recours au Hawala, qui est un système islamique informel permettant de faire passer de l’argent d’une main à l’autre…

Photo : archive

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