Le nouveau porte-avions indien INS Vikrant a commencé ses essais en mer

Au début des 2000, l’Inde relança un programme qui, abandonné dix ans plus tôt en raison de difficultés économiques, consistait à moderniser les capacités aéronavales de l’Indian Navy, qui reposaient alors sur les porte-avions INS Vikrant et INS Viraat, cédés par le Royaume-Uni, par trois navires de conception locale. L’idée était de pouvoir affecter un groupe aéronaval à chacune de ses deux façades maritimes, un troisième devant être tenu en réserve.

Puis, en 2004, New Delhi fit l’acquisition du porte-avions « Amiral Gorchkov » auprès de la Russie. Rebaptisé « INS Vikramaditya », il fut admis au service actif en 2013, après avoir été remis en état et modernisé pour un coût total de 2,9 milliards de dollars.

Pour autant, le projet « Indigenous Aircraft Carrier » [IAC] ne fut pas abandonné. Et, en 2009, la quille d’un nouvel « INS Vikrant » fut posée au chanter naval Cochin Shipyard Limited [CSL].

Dans le détail, mesurant 262 mètres de long pour 60 mètres de large, pour un déplacement d’environ 40’000 tonnes, ce porte-avions est en configuration STOBAR [c’est à dire avec un tremplin à la place des catapultes]. Doté de quatre turbines à gaz General Electric LM2500 + qui lui fourniront la puissance nécessaire pour naviguer à la vitesse maximale de 28 noeuds [18 noeuds en croisière], ce bâtiment sera en mesure d’embarquer une trentaine d’aéronefs, dont 26 avions de combat de type MiG-29K.

Cela étant, sa construction a connu quelques contretemps, notamment en raison de difficultés dans la livraison d’équipements commandés en Russie [alors que 76% des composants de ce navire sont d’origine indienne, nldr].

Initialement, ce porte-avions aurait dû commencer ses essais en mer en 2017, pour une mise en service prévue en 2020. Seulement, cette échéance a été régulièrement reportée… Et la pandémie de covid-19 n’a évidemment pas arrangé les choses.

Finalement, cette campagne d’essais a pu commencer le 4 août, l’INS Vikrant ayant pris la mer pour la première fois. « L’Inde rejoint un groupe restreint de nations ayant la capacité de concevoir et de construire un porte-avions », a commenté l’Indian Navy, saluant ainsi un « événement historique ».

Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée au sujet de la mise en service de l’INS Vikrant. Outre les MiG-29K, celui pourra accueillir à son bord des hélicoptères Kamov Ka-31 [fournis par la Russie] et MH-60R récemment acquis auprès de l’américain Sikorsky. Voire chasseurs HAL Tejas navalisés, de conception locale, et des appareils acquis dans le cadre de l’appel d’offres « Multi Role Carrier Borne Fighters » [MRCBF], pour lequel le Rafale Marine de Dassault Aviation et le F/A-18 Super Hornet de Boeing sont en compétition. Mais nul ne sait si ce programme ira au bout…

Quant au troisième porte-avions dont il était question de doter la marine indienne, il n’est pas certain qu’il voie le jour. Devant également être construit en Inde, ce navire – appelé IAC-2 – doit théoriquement afficher un tonnage plus important [65’000 tonnes] et être en configuration CATOBAR, c’est à dire équipé de catapultes et de brins d’arrêt. Mais ce projet, coûteux [6 à 8 milliards de dollars, ndlr], est en concurrence avec celui visant à augmenter le nombre de sous-marins mis en oeuvre par l’Indian Navy. Et, pour le moment, son lancement n’a pas encore obtenu le feu vert du gouvernement.

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