Au moins 24 soldats tchadiens ont été tués lors d’une attaque attribuée au groupe jihadiste Boko Haram

En mars 2020, l’armée tchadienne enregistrait ses plus lourdes pertes face à une organisation jihadiste [98 tués, ndlr] lors de l’attaque de la garnison de Bohoma, implantée sur une île du Lac Tchad. « Je refuse cette défaite et la réplique doit être foudroyante », lança par le suite le président tchadien Idriss Déby Itno. Et celui-ci dirigea personnellement l’opération « Colère de Bohoma », censée alors chasser les groupes terroristes, en particulier Boko Haram, de la région.

Au bout d’une semaine de combats, N’Djamena affirma que cet objectif avait été atteint, avec un millier de jihadistes mis hors de combat. Et le président Déby assura qu’il « n’y avait plus de terroristes » au Tchad.

Cependant, ce 5 août, les forces tchadiennes ont de nouveau subi des pertes importantes, cette fois sur l’île de Tchoukou Telia, située à 190 km au nord-ouest de N’Djamena. « Les éléments de retour d’une patrouille se reposaient quand ils ont été attaqués par Boko Haram. […] 24 militaires ont été tués, plusieurs ont été blessés et d’autres militaires se sont éparpillés dans la nature », a ainsi indiqué Haki Djiddi, le sous-préfet de la région du lac Tchad, rapporte l’AFP.

Cette attaque a été confirmée par le général Azem Bermandoa Agouna, le porte-parole de l’armée tchadien. « Nous déplorons la mort d’une vingtaine de nos soldats lors d’une patrouille de routine dans la localité », a-t-il dit. Et de précise que les « assaillants avaient été repoussés » et qu’une opération de « ratissage » était en cours pour les traquer.

Il n’est pas clair si c’est bel et bien Boko Haram qui est à l’origine de cette attaque. Il se peut que ce soit le groupe « Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique » [ISWAP] qui en est issu. Cela étant, les autorités tchadiennes ne font aucune distinction entre les deux organisations.

Selon un récent rapport d’Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, Boko Haram aurait été « considérablement affaibli » après que son chef, Abubakar Shekau, a été visé par un raid mené par l’ISWAP, qui disposerait de 3’000 à 5’000 combattants. En outre, le document avance que cette branche de l’État islamique cherche surtout « à étendre sa zone d’opérations en direction de Maiduguri » [Nigéria].

Photo : archive

Conformément à l'article 38 de la Loi 78-17 du 6 janvier 1978 modifiée, vous disposez d'un droit d'accès, de modification, de rectification et de suppression des données vous concernant. [Voir les règles de confidentialité]