Le ministère des Armées notifie à Safran le contrat « Boléro » pour la maintenance des moteurs M-88 de ses Rafale

L’une des principales mesures de la réforme relative au Maintien en condition opérationnelle aéronautique [MCO Aéro] consiste à confier la maintenance des aéronefs à un seul prestataire, dans le cadre d’un contrat « verticalisé ».

C’est ainsi que, en avril 2019, Dassault Aviation a obtenu le marché RAVEL [RAfale VErticaLisé] pour un montant avoisinant les 3,5 milliards d’euros [hors TVA]. Jusqu’alors, le MCO des Rafale de l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE] et de ceux de la Marine nationale était couvert par 26 marchés différents.

Dans le détail, ce contrat prévoit notamment la mise en place de guichets industriels sur les bases Landivisiau, Mont-De-Marsan et Saint-Dizier, la gestion des stocks et la fourniture de pièces détachées, les réparations éventuelles, diverses prestations [études de vieillissements, assistance technique, documentation, traitement des obsolescences] ainsi que la mise en oeuvre d’un système d’information et le soutien des systèmes sols [Harpagon, module de calcul des performances, etc].

Selon le général Philippe Lavigne, le chef d’état-major de l’AAE [CEMAAE], le contrat RAVEL « doit permettre d’atteindre le taux de 80% » de disponibilité pour les Rafale « en trois ans ». Et, afin de compenser la cession d’appareils d’occasions à la Grèce et, surtout, à la Croatie, l’AAE entend en « demander davantage ». C’est en effet ce qu’il a déclaré lors de sa dernière audition parlementaire, le 30 juin dernier.

Effectivement, il reste encore des marges de progression pour la bonne raison que le MCO des moteurs M-88 utilisés par les Rafale ne fait pas partie du contrat RAVEL. D’où le marché que la Direction de la maintenance aéronautique [DMAé] du ministère des Armées vient de notifier à Safran Safran Aircraft Engines.

« Il s’agit d’une décision industrielle importante pour notre souveraineté : la capacité de nos avions de combat à voler est essentielle pour la protection des Français et de notre territoire », a commenté Florence Parly, la ministre des Armées, dans un communiqué publié le 3 août.

Ce nouveau contrat sera en ut majeur… puisqu’il s’appellera « Boléro », du nom de l’oeuvre du compositeur Maurice… Ravel. Il permettra « aux forces armées françaises d’avoir des Rafale disponibles en permanence pour les faire décoller afin de remplir les missions qui leur sont confiées », assure le ministère des Armées.

Jusqu’à la fin 2030, ce contrat représente une « couverture aérienne de plus de 400’000 heures de vol ». Et il prévoit un soutien technique, la fourniture de pièces et de modules neufs ou réparés ainsi que la maintenance des moyens de soutien étatiques. Complémentaire, donc, du marché RAVEL, le Boléro « s’adaptera à l’évolution du parc d’aéronefs liée aux nouvelles livraisons de Rafale ainsi qu’aux cessions export », précise la même source.

Et celle-ci de conclure : « Contractualisant un engagement en disponibilité des modules moteurs auprès des forces, en partenariat avec le Service industriel de l’aéronautique [SIAé], ce marché sera piloté par une instance dédiée, le Pôle de conduite et de soutien Rafale [PCS] ».

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