Pétrolier attaqué au large d’Oman : Washington accuse l’Iran et parle d’une « réplique appropriée et imminente »

Selon un communiqué de la 5e flotte de l’US Navy, c’est bien un drone « kamikaze » qui a été utilisé pour attaquer le pétrolier M/T Mercer Street, le 30 juillet dernier, au large des côtes du sultanat d’Oman. Pour rappel, deux membres de l’équipage y ont laissé la vie, dont un agent de sécurité britannique et un marin roumain.

Pour Israël, la responsabilité de l’Iran dans cette nouvelle attaque contre un navire exploité par un armateur lié à ses intérêts ne fait aucun doute. Et son ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, entend porter cette affaire devant les Nations unies.

En réponse, Téhéran a nié toute implication dans cette attaque. Israël « doit cesser de [lancer] de telles accusations infondées », a fait valoir Saeed Khatibzadeh, le porte-parole de la diplomatie iranienne. « L’Iran n’hésitera pas un instant à défendre ses intérêts et sa sécurité nationale », a-t-il assuré.

Seulement, le 1er août, le Premier ministre israélien, Naftali Bennett, a haussé le ton à l’égard de Téhéran. « Je peux dire avec une certitude absolue que l’Iran a mené cette attaque […] Il y a des preuves de cela », a-t-il insisté. « Nous attendons de la communauté internationale qu’elle signifie clairement au régime iranien qu’il a fait une grave erreur. Dans tous les cas, nous savons comment envoyer un message à l’Iran à notre manière », a-t-il prévenu, laissant ainsi entendre qu’il y aurait des représailles.

À Londres, la responsabilité de l’Iran dans l’attaque du M/T Mercer Street a été dénoncée par Dominic Raab, le ministre britannique des Affaires étrangères. « Le Royaume-Uni appelle l’Iran à cesser immédiatement ses actions mettant en danger la paix et la sécurité régionales et internationales », a-t-il ainsi fait savoir.

Par ailleurs, les forces israéliennes sont indiqué que leur chef d’état-major, le général Aviv Kohavi, s’est entretenu avec son homologue britannique, le général Sir Nick Carter pour évoquer les « événements récents dans la région » [et donc l’attaque du M/T Mercer Street, ndlr] et les « défis communs auxquels » Israël et le Royaume-Uni sont « confrontés ».

Quant aux États-Unis, ils se sont joints au Royaume-Uni et à Israël pour condamner l’Iran.

« Après examen des informations disponibles, nous sommes convaincus que l’Iran a mené cette attaque, qui a tué deux personnes innocentes, en utilisant des drones kamikazes, une capacité mortelle qu’il utilise de plus en plus dans toute la région », a ainsi déclaré Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine. Et d’ajouter, sans entrer dans les détails, que Washington « se concerte avec les gouvernements dans la région et au-delà pour une réplique appropriée et imminente ».

Reste à voire quelle sera la nature de cette « réplique » promise par M. Blinken. Il se peut qu’elle soit diplomatique, avec une éventuelle mise sur la sellette de l’Iran devant le Conseil de sécurité des Nations unies [ce qui ne devrait pas aller bien loin… étant donné que Moscou et Pékin soutiennent Téhéran].

Il est possible aussi qu’elle soit militaire, avec un feu vert donné à Israël pour viser, par exemple, le navire iranien d’où a décollé le drone qui a touché le M/T Mercer Street… « Israël peut tenter d’accroître la pression mondiale contre l’Iran, mais il se garde aussi la possibilité d’agir en dehors du champ diplomatique », a déclaré l’ex-général Yossi Kuperwasser, sur les ondes de la radio militaire israélienne [et dont le propos a été rapporté par l’AFP].

Cela étant, depuis quelques mois, Israël et l’Iran se livrent à une sorte de bataille navale clandestine, comme l’a récemment révélé le Wall Street Journal. Ainsi, plusieurs bateaux iraniens, soupçonnés d’approvisionner la Syrie ou d’être mis en oeuvre par les Gardiens de la révolution ont été visés… De même que des navires liés à des armateurs israliens.

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