Le français EOS Technologie développe un drone MAME pour répondre aux besoins des forces spéciales

Lors d’une audition parlementaire, en janvier, le patron du Commandement des opérations spéciales [COS], le général Éric Vidault, avait insisté sur la nécessité de doter les forces spéciales de drones MAME [Moyenne Altitude Moyenne Endurance]. Ce n’était pas la première fois que ce besoin était exprimé…

En effet, quatre ans plus tôt, son prédécesseur, l’amiral Laurent Isnard, fit valoir que les forces spéciales avaient « besoin d’acquérir une capacité ISR [renseignement, surveillance, reconnaissance, nldr] complémentaire propre » et que, pour cela, l’intention était de proposer le lancement d’un programme d’acquisition de drones MAME, c’est à dire d’appareils qui, ayant un rayon d’action de 100 km et une autonomie d’au moins six heures de vol, disposeraient d’une charge de renseignement d’origine électromagnétique [ROEM] et d’armements de « faible charge ».

Le souci est que de tels drones se font rares sur le marché. Et quand ils existent, ils sont généralement produits aux États-Unis, comme le récent Flying Tiger, développé pour l’US Navy, le K1000ULE de Kraus Hamdani Aerospace ou encore le Falcon VTL de Silent Falcon UAS Technologies. Cependant, plusieurs entreprises françaises se sont mises en ordre de marche pour développer un tel appareil.

Tel est par exemple le cas de Fleasy, qui, lors du dernier SOFINS, le salon dédié aux forces spéciales, a levé le voile sur « l’Apôtre », un drone biplan pouvant voler à 125 km/h et disposant d’une autonomie de six heures. Ou encore celui de XSUN, qui a développé le SolarXOne, dont l’autonomie est de 12 heures. Cela étant, ce dernier n’a pas été conçu dans l’optique de répondre aux besoins des forces spéciales.

Un autre acteur est sur le rang : EOS Technologie. Cette entreprise, créée il y a près de trois ans par un ancien militaire, propose déjà les Strix 300 et Strix 400, deux mini-drones dédiés à la collecte de renseignement. Selon elle, ils ont été récemment évalués par des « forces armées » qu’elle n’a pas souhaité identifier.

Outre ces deux appareils, EOS Technologie s’est donné comme objectif de proposer au COS un drone « solaire » de type MAME, reposant sur son modèle « Endurance 900« . Les informations concernant ce modèle sont plutôt succintes. L’entreprise indique seulement que son autonomie – en version standard – est de 12 heures, qu’il n’a besoin que de 50 mètres pour décoller ou atterrir et qu’il peut emporter une charge utile de 20 kg.

Mais il ne s’agit que d’une base de départ, l’industriel assurant qu’il est désormais concentré sur « l’amélioration de l’Endurance 900 » afin de « rentrer dans le clan très fermé des drones électriques capables de voler plus de 12h avec une vraie charge utile ».

Reste à voir si EOS Technologie arrivera à relever le défi, le COS ayant évoqué une capacité d’emport d’armements de « faible charge » pour ce futur drone MAME.

Photo : Drone MAME « Endurance 900 » © EOS Technologie

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