Un second essai du missile hypersonique américain AGM-183A a échoué

En avril dernier, le premier essai du missile hypersonique AGM-183A, développé par Lockheed-Martin dans le cadre du programme « Air Launched Rapid Response Weapon » [ARRW, ou ARROW] s’était soldé par un échec, l’engin n’ayant pas pu être lancé, comme prévu, par le bombardier B-52H « Stratofortress » sur lequel il avait été monté.

« Le programme ARRW repousse les limites depuis qu’il a été lancé et on prend des risques calculés pour faire progresser cette capacité importante. Bien que cet échec soit décevant, cet essai nous a fourni des informations inestimables qui nous permettront d’en tirer des leçons pour continuer à avancer », avait alors affirmé le général Heath Collins, le responsable du projet.

Aussi, le second essai devait être effectué le 28 juillet, au large de la Californie. Et, cette fois, si sa séquence de lancement est bien allée jusqu’au bout, l’AGM-183A n’aura pas pu aller bien loin : son moteur-fusée ne s’est pas allumé.

« Développer des missiles uniques en leur genre est une entreprise difficile et c’est pourquoi nous les testons », a commenté le général Collins, après ce nouvel échec. « Il s’agit d’une capacité critique pour l’US Air Force et nous avons la meilleure équipe pour travailler et comprendre ce qui s’est passé, régler le problème et livrer l’ARRW à nos forces le plus rapidement possible », a-t-il ajouté.

Pour rappel, le fonctionnement de l’AGM-183A repose sur un propulseur, censé donner une vitesse hypersonique à un planeur manoeuvrant, appelé TBG [Tactical Boost Glide], lequel se dirige ensuite vers sa cible. D’une portée de 1’600 km, cet engin peut voler à des vitesses comprises entre Mach 6,5 et Mach 8. Quand il sera opérationnel, il armera les bombardiers B-1 Lancer ainsi que les F-15EX.

Dans la course aux armes hypersoniques, lancée par les États-Unis au début des années 2000 via le programme « Conventional Prompt Global Strike », la Russie et la Chine semblent avoir désormais un coup d’avance.

La première a mis en service le système sol-sol Avanguard et s’apprête à en faire de même avec le missile Zircon, destiné à équiper ses forces navales. En outre, elle dispose également du missile balistique à lancement aérien [ALBM] Kinjal, emporté par l’avion de combat MiG-31K.

Quant à la seconde, elle développé le DF-17, dont le fonctionnement est similaire à celui de l’Avanguard russe, ainsi que l’ALMB CH-AS-X-13, lequel arme le bombardier stratégique H-6K.

La France est également dans la course, un essai du système VMAX étant prévu d’ici la fin cette année [voire pour début 2022]. En outre, elle développe également l’ASN4G [Air Sol Nucléaire de 4e génération], un missile hypervéloce destiné à remplacer les engins Air-Sol Moyenne Portée – Améliorés [ASMP-A] des Forces aériennes stratégiques [FAS].

Photo : US Air Force

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