Le constructeur russe RSK MiG dit travailler sur un projet de chasseur embarqué de 5e génération

Il est régulièrement avancé que la Russie chercherait à moderniser ses capacités aéronavales, lesquelles reposent actuellement sur son unique porte-avions, « l’Amiral Kouznetsov », dont le retour en mer est annoncé pour 2022, après cinq années d’immobilisation marquées par plusieurs incidents…

Ainsi, en 2015, dans le cadre du projet 23000E Shtorm, le Centre de recherche d’État Krylov a présenté la maquette d’un porte-avions censé rivaliser avec ceux mis en oeuvre par l’US Navy. Devant afficher un déplacement compris en 90’000 et 100’000 tonnes, pour 330 mètres de long et 40 mètres de large, ce navire était censé pouvoir emporter 80 à 90 aéronefs. Et il avait la particularité de diposer d’un plan incliné et de deux catapultes électromagnétiques.

Mais, depuis, ce projet est tombé dans les oubliettes. Ce qui n’est pas vraiment une surprise : historiquement, la marine russe a toujours donné la priorité aux sous-marins. Pour autant, au début de cette année, deux nouveaux concepts ont été dévoilés par le bureau d’études Nevsky, filiale du groupe russe United Shipbuilding Corporation [USC].

Le premier, appelé UMK Varan, vise à construire un porte-avions au tonnage modeste [45’000 tonnes], pouvant mettre en oeuvre une vingtaine d’aéronefs ainsi que des drones. Doté de catapultes, ce navire bénéficierait d’un « haut degré d’automatisation » et de « systèmes robotisés ».

Le second, appelé Lamentin, se situe entre le projet 23000E Shtorm et l’UMK Varan. L’idée serait de construire un porte-avions à propulsion nucléaire, doté à la fois de catapultes électromagnétique et d’un pont incliné.

« Je suis convaincu que la mise en œuvre de ce projet de porte-avions et de son groupe aérien peut mener à une percée technologique de plus de 10 ans dans de nombreux segments de l’économie et de l’industrie, que ce soit dans la construction navale, l’aéronautique, le génie mécanique, la technologie nucléaire, l’informatique, la production d’armes ou encore la métallurgie », avait expliqué Alexei Rakhmanov, le directeur général du groupe USC, en février dernier.

Pour le moment, on ignore les intentions de la marine russe… Mais cela n’empêche pas le constructeur RSK MiG d’avoir des idées pour ses porte-avions qui n’existent que sur le papier.

En effet, une source du « complexe militaro-industriel » a révélé à l’agence Ria Novosti que RSK MiG venait de lancer le développement d’un chasseur embarqué de 5e génération et qu’un prototype serait près « dans les prochaines années ». En tout cas, « l’étape de modélisation information est en cours », a-t-elle précisé.

A priori, cet avion de combat embarqué pourrrait être de type VSTOL [Vertical or Short Take Off and Landing]. Une telle option est en effet envisagée, selon cette source industrielle. En outre, cette dernière a précisé que l’appareil aurait les dimensions du MiG-35 [soit 12 mètres d’envergure].

L’industrie aéronautique russe a l’expérience des avions VSTOL, notamment avec le Yak-38, qui présentait de grandes similitude avec le Harrier britannique.

Par ailleurs, cette éventuelle capacité VSTOL de ce chasseur embarqué sur lequel MiG dit travailler pourrait être intéressante pour les deux navires d’assaut amphibie du projet 23900 [Classe Ivan Rogov] que la marine russe a commandés l’an passé.

Mais ce n’est pas tout : selon les indiscrétions faites par cette source auprès de Ria Novosti, ce chasseur embarqué pourrait évoluer avec un drone de type « loyal wingman » [ailier fidèle]. Pour cela, MiG pourrait s’appuyer sur les travaux réalisés lors du développement du démonstrateur Skat.

Cela étant, entre les annonces et la concrétisation de celles-ci, il y a souvent un fossé qui n’est que très peu souvent comblé… D’autant plus que ce n’est pas le seul projet à être dans les cartons de MiG, qui connaît de grandes difficultés.

En effet, lors du salon MAKS 2021, la semaine passé, le constructeur a dévoilé la maquette d’un nouveau modèle de chasseur monoréacteur, ressemblant à l’avion d’entraînement Yak-130. Visiblement, MiG cherche à concurrencer le T-50 Golden Eagle sud-coréen, qui est un appareil performant et surtout abordable pour les forces aériennes n’ayant pas les moyens suffisants pour se moderniser.

Photo ! MiG-29 [Illustration]

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