Cinq des six destroyers de la Royal Navy sont actuellement indisponibles pour des raisons techniques
Affecté au groupe aéronaval formé autour du porte-avions HMS Queen Elizabeth [Carrier Strike Group 21], le « destroyer » HMS Defender a fait parler de lui, le mois dernier, lors d’une brève mission en mer Noire. Pour rappel, Moscou l’a en effet accusé d’avoir violé les eaux territoriales de la Crimée, ce qui aurait conduit la marine russe à lui adresser des tirs de semonce. Ce que la Royal Navy a démenti…
Mais pendant que le HMS Defender naviguait en mer Noire, un autre navire du même type, le HMS Diamond, contribuait à la protection du porte-avions britannique. Seulement, il a été contraint d’abandonner prématurément le CSG 21 en raison d’un « problème technique » survenu au niveau des turbines à gaz de son système de propulsion.
Selon Ben Wallance le ministre britannique de la Défense, le HMS Diamond devrait retrouver le CSG 21, qui se trouve actuellement en Asie, d’ici « quelques semaines ».
Seulement, sur les six « destroyers » de type 45 que compte la Royal Navy, cinq sont actuellement dans l’incapacité à prendre la mer. Outre le HMS Diamond, les HMS Daring et Duncan sont en arrêt technique majeur tandis que le HMS Dragon fait l’objet d’une « maintenance planifiée ». Enfin, le HMS Dauntless doit effectuer des essais après que son système de propulsion a été modernisé en vue, justement, de régler le problème récurrent des turbines à gaz rencontré sur les navires de cette classe, apparu dès leur entrée en service…
« Il est clair que les essais des tubines ont été l’une des causes majeures des problèmes rencontrés par les destroyers de type 45 quand ils sont entrés en service. Ceci est une faute grave du ministère de la Défense et des industriels », avait ainsi accusé un rapport de la Chambre des communes, publié en novembre 2016. Et d’ajouter : « Il est étonnant que les spécifications des destroyers de type 45 n’aient pas compris l’obligation pour ces navires de fonctionner à pleine capacité et pour des périodes prolongées dans les régions chaudes, comme celle du Golfe [persique]. C’est une faute inexcusable pouvant avoir des conséquences potentiellement dangereuses ».
Quoi qu’il en soit, pour Tobias Ellwood, le président du comité de la Défense à la Chambre des communes, le fait la Royal Navy n’ait plus qu’un seul destroyer de type 45 actuellement disponible est « opérationnellement inacceptable », au regard des obligations « nationales et internationales de la Grande-Bretagne ». D’autant plus que si jamais le HMS Defender « rencontre des problèmes de propulsion comme nous l’avons vu dans la famille Type 45, alors notre groupe aéronaval devra être obligé de s’appuyer sur un allié de l’Otan », a-t-il souligné.