Le groupe russe Rostec s’apprête à dévoiler un nouvel avion de combat de 5e génération

Depuis plusieurs mois, la presse russe évoque régulièrement le développement d’un nouvel avion de combat de 5e génération par le groupe aéronautique OAK [ou UAC, qui réunit notamment les constructeurs Sukhoï et MiG, ndlr].

Ainsi, en décembre 2020, Serguei Chemezov, qui tient les rênes du conglomérat Rostec, « maison mère » d’OAK, a confirmé l’existence d’un tel projet, précisant qu’il était question de mettre au point un « système d’aviation de combat du futur léger ou moyen », pouvant être une plateforme « avec et sans pilote » à bord. Et d’indiquer que cet appareil serait un monoréacteur, ce qui ne s’était plus vu en Russie depuis le retrait des MiG-23 Flogger.

Trois mois plus tard, s’appuyant sur des confidences faites par une « source industrielle », l’agence Tass assura que ce projet avait été confié à Sukhoï. Et d’ajouter que l’appareil en cours de développement serait un « avion tactique léger monomoteur ayant une masse au décollage pouvant aller jusqu’à 18 tonnes », l’accent devant être mis sur la « manoeuvrabilité » grâce à un réacteur Izdeliye 30 doté d’une tuyère à poussée vectorielle et à un rapport poussée/poids supérieur à 1.

En outre, l’expérience acquise avec le Su-57 « Felon », le premier chasseur-bombardier russe de 5e génération allait profiter à ce nouvel avion de combat. Enfin, Zvezda, le magazine du ministère russe de la Défense, fit savoir que ce denier serait dévoilé à l’occasion du salon MAKS 2021, qui ouvrira ses portes le 20 juillet prochain.

Effectivement. Le 15 juillet, plusieurs photographies d’un appareil de type nouveau ont été diffusées via les réseaux sociaux russophones. Même s’il est recouvert par une bâche, on devine qu’il s’agit bien de celui dont il est question depuis plusieurs mois, ses formes étant caractéristiques de celles d’un avion de 5e génération.

Avec sa double dérive et son allure générale, on peut lui trouver, à première vue, un air de famille avec le FC-31 « Gyrfalcon » chinois et le F-35 américain. On en saura plus quand le voile sera levé… C’est à dire quand le compte à rebours qu’a mis en ligne Rostec, via un site Internet, arrivera à son terme.

L’ouverture de ce site a été annoncée via un message qui, posté sur Twitter, dit : « Tout est plus facile qu’il n’y paraît. #Échec et mat. Quelque chose semble être en route ». Le compte à rebours s’accompagne d’une vidéo où Rostec ne cache pas son intention de proposer ce nouvel avion à plusieurs pays, dont l’Inde, le Vietnam, les Émirats arabes unis et… l’Argentine.

Les deux premiers pays utilisent déjà des avions de combat fournis par Sukhoï. Et il était même question d’une coopération avec l’Inde pour développer un appareil de 5e génération, le T-50/FGFA, basé sur le Su-57 Felon. Mais l’affaire n’alla pas plus loin, les autorités indiennes n’ayant pas été satisfaites par les conditions proposées par Moscou. Et, actuellement, Hindustan Aeronautics Limited [HAL] conduit le programme AMCA [Advanced Medium Combat Aircraft].

Quant aux Émirats arabes unis, leur intérêt pour des avions russes, en l’occurrence le Su-35 Flanker E et le Su-57 Felon, a été avancé à plusieurs reprises. Et il a même été question d’un « protocole d’accord » pour le développement conjoint d’un appareil de 5e génération avec Rostec, sur la base du MiG-29 « Fulcrum ». Cependant, tout ceci ne s’est jamais concrétisé… Et Abu Dhabi a commandé 50 F-35A auprès des États-Unis.

Enfin, l’Argentine pourrait effectivement être intéressée par l’avion que s’apprête à dévoiler Rostec. En effet, Buenos Aires cherche à se procurer de nouveaux appareils supersoniques pour sa force aérienne. Mais ce projet s’est jusqu’à présent heurté à deux obstacles : financier et diplomatique, le Royaume-Uni étant à la manoeuvre pour empêcher toute vente d’avions contenant des composants d’origine britannique.

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