Un char T-14 Armata sans équipage a été testé avec succès en Russie

Dévoilé le 9 mai, à l’occasion de la grande parade militaire annuelle organisée à Moscou pour commémorer la fin de la Grande Guerre patriotique contre l’Allemagne nazie, le char T-14 Armata a fait l’objet d’annonces contradictoires au cours de ces dernières années; Tel a été le cas, par exemple, de l’année de son entrée en service au sein des forces russes, qui, d’imminente, ne s’est pas encore concrétisée… Et pour cause : sa production en série n’a toujours pas commencé et ses essais opérationnels sont toujours en cours.

Cela étant, début juillet, le ministre russe de l’Industrie et du commerce, Denis Manturov, a assuré auprès de l’agence Tass que les essais du T-14 Armata seraient terminés en 2022 et que la phase de production en série débuterait dans la foulée. A priori, 500 exemplaires auraient été commandés, leur livraison devant s’étaler jusqu’en 2027.

Pour rappel, développé par Uralvagonzavod, le T-14 Armata est un char d’une cinquantaine de tonnes, doté d’un moteur diesel CTZ A85-3A à seize cylindre disposés en « X », développant une puissance de 1’500 ch. Sa tourelle téléopérée accueille un canon de 125 mm et il peut être armé de missiles anti-char Sokol, d’un canon de 30 mm et d’une mitrailleuse de 12,7 mm. Bardé de capteurs, de radars et de caméras à haute résolution, il est équipé du système de protection active Afganit. Enfin, il dispose d’une capsule blindée à couches multiples dans laquelle peut prendre place un équipage de trois soldats.

Cependant, une version sans équipage de ce char a récemment été testée avec succès, à en croire Vladimir Artyakov, un haut responsable de Rostec, la « maison-mère » d’Uralvagonzavod.

« Le T-14 Armata a été conçu à l’origine comme un véhicule avec équipage. Mais le niveau de la technologie moderne permet aujourd’hui d’en faire un véhicule sans pilote. Nous avons effectué les tests appropriés et ils ont été concluants », a en effet affirmé M. Artyakov, auprès du journal Krasnaya Zvezda, édité par le ministère russe de la Défense. On ignore si un tel char sans équipage est piloté à distance ou s’il dispose d’un système de pilotage autonome.

Reste à voir les intentions de Moscou… Le Pdg de Rostec, Sergueï Chemezov, avait précedemment expliqué qu’il n’était pas question de lancer la production en série de cette variante sans équipage du T-14 Armata.

« Nous testons des technologies sans pilote sur cette machine. Il sera principalement utilisé comme véhicule avec équipage. Mais tout sera aussi automatisé que possible. Par exemple, l’équipage n’aura pas besoin de viser avec précision. Il lui suffira de pointer approximativement le canon vers une cible. L’intelligence artificielle fera le reste », avait dit M. Chemezov, selon l’agence Interfax.

En 2016, le général Alexandre Chevtchenko, alors directeur de la Direction des véhicules blindés au sein du ministère russe de la Défense, avait effectivement évoqué la possibilité de développer une version sans équipage du T-14 Armata. « L’élaboration des dispositifs nécessaires est actuellement en cours », avait-il affirmé, précisant que les travaux consistaient à « élaborer un système numérique qui serait capable de prendre des décisions de manière autonome en fonction de la situation ».

D’autres forces armées planchent également sur un concept similaire. Comme l’Armée populaire de libération [APL], dont les vieux chars T-59 [version chinoise du T-54/55 soviétique] pourraient être convertis en véhicules sans équipage, grâce à l’apport de l’intelligence artificielle. Des expériences ont été réalisées en ce sens.

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