Arquus a présenté un groupe motopropulseur hybride pour le véhicule blindé Griffon

Les 6 et 7 juillet, Arquus a organisé la troisième édition des « Technodays », dédiés à l’innovation dans le domaine de l’armement terrestre. À cette occasion, l’industriel a fait le point sur ses travaux en cours, évoqué ceux à venir et rappelé sa philosophie en matière d’innovation.

Sur ce dernier point, Arquus refuse de céder au « technologisme », qui fait de la technologie une finalité et non un moyen… « Refusant l’innovation pour l’innovation, l’entreprise travaille, souvent sur fonds propres, mais également par le biais de PEA [programmes d’études amont​], sur des sujets de recherche présentant des applications très concrètes pour le militaire, et qui visent à simplifier l’utilisation et la logistique des matériels, tout en économisant le potentiel physique et mental de nos soldats et en réduisant les dépenses énergétiques et le coût de revient des véhicules », a ainsi fait valoir l’industriel.

Justement, s’agissant de la réduction des besoins en énergie, Arquus s’est très tôt intéressé à la motorisation hybride. Ce qui a donné le Véhicule de l’avant blindé [VAB] Electer, pionnier dans ce domaine, ainsi que le Scarabee, un possible prétendant au programme VBAE [Véhicule blindé d’aide à l’engagement] qui est, par ailleurs, désormais prêt à être industrialisé.

Le développement d’une motorisation hybride pour les blindés ne répond pas seulement à des impératifs liés à la réduction des émissions de CO2… En effet, outre une consommation moindre de carburant, un tel mode de propulsion permet de réduire significativement la signature thermique et sonore d’un véhicule, ce qui aura forcément des effets sur la manoeuvre tactique.

En outre, souligne Arquus, la motorisation hybride offre une « capacité d’esquive, combinant la puissance des deux moteurs pour réaliser un bond en avant et ainsi esquiver une menace ou rejoindre un point aussi vite que possible » ainsi que des « capacités décuplées en matière de veille silencieuse, y compris avec tous les systèmes allumés ». Enfin, elle est aussi un gage de « sécurité opérationnelle sur le terrain, en permettant le maintien d’une solution de propulsion en cas de défaillance moteur ».

C’est donc pour toutes ces raisons que, la stratégie énergétique des armées, dévoilée en 2020, a évoqué le développement d’un démonstrateur d’une version « hybride » du Véhicule blindé multi-rôle [VBMR] Griffon de l’armée de Terre, avec l’objectif de disposer d’un tel engin opérationnel à l’horizon 2025.

Cela étant, l’une des difficultés est de prendre en compte les besoins en énergie toujours plus importants des véhicules blindés, ces derniers intégrant des systèmes de plus en plus « énergivores », comme les brouilleurs, les systèmes de communication, la climatisation ou encore les prises de recharge pour les équipements individuels… Cette évolution requiert « des capacités de génération et de stockage d’énergie de plus en plus élevées, bien au-delà des potentiels des véhicules des gammes actuellement en service », explique Arquus.

Quoi qu’il en soit, ce dernier a rapidement avancé dans la mise au point d’un Griffon à propulsion hybride, avec la présentation, lors des « Technodays », de la maquette du groupe motopropulseur [GMP] hybride destiné à ce blindé.

« Conçu à partir d’éléments éprouvés issus de la gamme civile, ce GMP vient apporter de nouvelles capacités au Griffon avec sa machine électrique de 150kW, associés aux 400 chevaux du moteur thermique du VBMR », indique Arquus.

Dans le même temps, et pour répondre aux besoins en électricité sans cesse croissants, Arquus a présenté des panneaux solaires destinés à être montés sur les blindés. Ils « peuvent permettre d’éviter la décharge et de réduire l’usure des batteries pour les véhicules en stockage longue durée, et compenser les pertes lors des longues veilles silencieuses », dit-il. Ce qui reste à voir en conditions opérationnelles, de tels panneaux pouvant être recouverts par du sable, de la poussière ou de la boue…

Plus généralement, Arquus assure être en mesure de proposer, dès cette année, de nouvelles solutions énergétiques « sur étagère ». Et d’ajouter : « Ces solutions constituent le premier pas
d’une démarche complète de développement de nouvelles capacités, devant conduire en 2050 à des solutions plus avancées encore, moteurs à hydrogène ou des piles à hydrogène, en fonction de l’état
de la recherche à cette date et l’adéquation de ces technologies aux applications militaires ».

S’agissant plus particulièrement de l’hybridation, l’industriel dit être en mesure de proposer des solutions permettant de réduire la consommation de carburant de 15% et l’émission de gaz à effet de serre de 50%. « Les machines électriques de nouvelle génération permettent une production énergétique jusqu’à dix fois supérieure à la génération actuelle de véhicules, permettant de couvrir l’ensemble des besoins énergétiques actuels et futurs des parcs de véhicules des armées, ainsi que leur équipement », affirme Arquus.

Photos : Arquus

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