Selon Moscou, un avion de patrouille maritime français a été intercepté par un Su-27 au-dessus de la Baltique

Le 28 juin, en Atlantique Nord, l’Otan a donné le coup d’envoi de l’édition 2021 de l’exercice de lutte anti-sous-marine « Dynamic Mongoose », avec six navires de surface, deux sous-marins et huit avions de patrouille maritime fournis par la France, la Norvège, le Canada, le Danemark, l’Allemagne, les États-Unis et le Royaume-Uni.

Dans son dernier compte-rendu des opérations, l’État-major des armées [EMA] rappelle que cet exercice vise à « améliorer la coopération en matière de lutte anti-sous-marine » et que son programme prévoit des « entraînements quotidiens à la détection de sous-marins hostiles, à la protection d’une d’une unité de valeeur et à la défense d’un périmètre ».

La Marine nationale a indiqué que la frégate multimissions à capacités de défense aérienne renforcée.[FREMM – DA] Alsace et le Bâtiment de commandement et de ravitaillement [BCR] y sont engagés. Mais pas seulement : via Twitter, la Préfecture maritime de l’Atlantique a précisé qu’un avion de patrouille maritime Atlantique 2 [ATL2] est participe également à Dynamic Mongoose 21, depuis la base d’Andøya, située dans le nord de la Norvège.

Était-ce cet appareil qui, selon Moscou, a été intercepté au-dessus de la mer Baltique, le 8 juillet? En effet, le ministère russe de la Défense a fait savoir qu’un Su-27 Flanker de la flotte de la Baltique a identifié un « avion de reconnaissance Atlantique 2 de l’armée de l’Air française », alors que celui-ci s’approchait près de la « frontière de la Fédération de Russie ».

Pour rappel, les ATL2 sont mis en oeuvre par la Marine nationale et non par l’armée de l’Air & de l’Espace [AAE], comme l’affirme par erreur le communiqué du ministère russe de la Défense. Ce dernier n’a produit aucune image de cette interception, qui, assure-t-il, a été réalisée « dans le strict respect des règles internationales ».

Ces derniers mois, plusieurs avions militaires français ont été envoyés près de la Russie pour des missions de renseignement. Des Mirage 2000D dotés de la nacelle ASTAC ont ainsi été interceptés au-dessus de la mer Noire. De même qu’un Transall C-160 Gabriel et un autre Atlantique 2.

S’agissant de la Baltique, l’interception par un Su-27 d’un avion de patrouille maritime de la Marine nationale s’explique sans doute par l’activité – jugée inhabituelle – d’au moins trois sous-marins nucléaires russes, dont le très imposant K-266 Orel, appartenant à la classe Oscar II, le K-549 Knyaz Vladimir [SNLE de classe « Boreï »] et le K-157 Vepr [SNA de classe Akula].

Ces trois bâtiments de la Flotte du Nord ont été repérés au moment de leur entrée dans la mer Baltique par la marine danoise, selon un communiqué publié le 6 juillet. Apparemment, ils doivent participer à la grande parade qui est organisée tous les ans à Saint-Petersbourg lors de la « journée de la marine russe ».

Selon l’analyste américain H I Sutton, « il est très rare de voir des sous-marins nucléaires dans la Baltique, bien la Russie y en déploie de temps en temps. […] Ces déploiements constituent une démonstration de force pour le public national et étranger. L’Otan et les pays non alignés de la Baltique [Suède et Finlande, ndlr] garderont probablement un œil attentif sur ces sous-marins », a-t-il expliqué. D’où la mission de l’Atlantique 2 français…

Pour cela, cet appareil, porté au standard 6, dispose notamment du radar à antenne active Searchmaster, d’un sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération [STAN] et de l’interrogateur IFF TSA2542.

Photo : Archive © Marine nationale

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