Les Rafale de la force aérienne du Qatar pourront avoir un accès aux bases turques pendant cinq ans

Pour la première fois depuis sa création, l’exercice « Aigle d’Anatolie », dont l’édition 2021 vient de se terminer sur la base aérienne turque de Konya, a impliqué quatre Rafale de la force aérienne de l’émir du Qatar.

Ce qui a suscité de nombreux commentaires sur les raisons de cette participation, la Turquie et le Pakistan, également convié avec cinq JF-17 Thunder, ayant été soupçonnés de chercher à en savoir davantage sur l’avion de combat développé par Dassault Aviation, choisi par leurs adversaires potentiels, à savoir la Grèce pour la première et l’Inde pour le second.

« L’intérêt de ce genre d’exercice est d’interagir, et plus tu interagis, plus tu montres les capacités à l’autre », a expliqué un pilote français à l’hebdomadaire Le Point. Cependant, a-t-il ajouté, les Qataris n’ont « pas intérêt à montrer toutes leurs capacités, ou leurs éventuelles vulnérabilités, même à un pays qu’ils considèrent comme allié ».

Cela étant, et alors que l’exercice « Aigle d’Anatolie » battait son plein, la Grande Assemblée nationale de Turquie a été appelée à se prononcer sur un accord récemment signé par le général Yaşar Güler, le chef d’état-major turc, et le général Ghanem bin Shaheen al-Ghanim, son homologue qatari.

Or, ce texte [.pdf] vise ni plus ni moins à donner aux forces aériennes de l’émir du Qatar un accès aux bases turques. Cet accord, valable pendant cinq ans, autorise en effet Doha à déployer jusqu’à 36 aéronefs [avions de combat et de transport, hélicoptères, ndlr] et 250 militaires en Turquie. Et cela des fins d’entraînement et de « préparation à la guerre ».

Le texte ne précise pas les types d’avions de combat qui seront accueillis en Turquie… Pour le moment, le Qatar dispose d’une trentaine de Rafale et encore de neuf Mirage 2000-5 EDA [du moins, était-ce encore le cas en 2019…]. Mais sa flotte aérienne va s’étoffer dans les années à venir puisque, pour rappel, Doha attend la livraison de 36 F-15E américains et 24 Eurofighter Typhoon.

Dans le détail, et selon les termes de l’accord technique, toutes les activités des avions qataris devront être préalablement soumises à une autorisation des autorités turques. Et chaque vol d’entraînement se fera sous la surveillance de la force aérienne turque.

Évidemment, un tel accord n’a pas manqué de faire réagir en Grèce, où la presse y voit un « coup de main » du Qatar à la Turquie pour permettre à celle-ci de faire face aux Rafale que mettra bientôt en oeuvre la force aérienne grecque. Cependant, cela ne constitue pas vraiment un sujet de préoccupation chez certains.

« Peut-être que les Turcs pourront étudier autant qu’ils le souhaitent le Rafale et le Mirage. […] Mais cela ne remettra pas en cause […] l’expérience et les compétences des pilotes grecs parce que leurs homologues turcs vont faire un peu d’entraînement avec les Qataris », relativise le site Militaire.gr.

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