Mer Noire : Selon les Pays-Bas, des avions russes ont « harcelé » la frégate HNLMS Evertsen

Le 23 juin, l’état-major russe a affirmé que ses forces navales avaient tiré des coups de semonce en direction du « destroyer » britannique HMS Defender, alors que celui-ci naviguait à moins de 12 nautiques de la Crimée, annexée en 2014 par la Russie. Ce que Londres a démenti.

Pour rappel, le HMS Defender fait partie du Carrier Strike Groupe 21 [CSG 21], c’est à dire de l’escorte du porte-avions HMS Queen Elizabeth de la Royal Navy. Tout comme la frégate HNLMS Evertsen, de la marine royale néerlandaise. Ces deux navires ont été envoyé en mer Noire, où ils ont accosté au port ukrainien d’Odessa, le 18 juin dernier.

Or, 24 heures après l’incident concerant le HMS Defender, la frégate néerlandaise aurait été « harcelée » pendant plusieurs heures par des avions de combat russe. C’est, en effet, l’accusation que vient de porter le ministère néerlandais de la Défense contre la Russie, ce 29 juin. Soit cinq jours après les faits.

« Les avions [russes] ont harcelé à plusieurs reprises la frégate HNMLS Evertsen, entre 15h30 et 20h30, heure locale. Ils ont volé dangeureusement bas et à proximité [du navire] pour simuler des attaques. Ils étaient armés de bombe et de missiles air-sol », a-t-il ainsi affirmé, photographies à l’appui. Qui plus est, les systèmes électroniques de la frégate néerlandaise ont été « perturbés », alors que cette dernière naviguait à 70 nautiques au large de la Crimée.

La frégate HNMLS Evertsen « naviguait en haute mer, dans les eaux internationales. Il n’y avait aucune raison susceptible de motier de telles actions agressives. […] C’était un comportement irresponsable et dangereux », a fait valoir le ministère néerlandais de la Défense, citant le « pacha » du navire concerné.

« L’Evertsen avait parfaitement le droit de naviguer à cet endroit. Rien ne justifie ce genre d’action agressive, qui augmente aussi inutilement le risque d’accident », a commenté Ank Bijleveld-Schouten, la ministre néerlandaise de la Défense. Les Pays-Bas « s’en ouvriront auprès de la Russie », a-t-elle assuré.

Sur les images diffusées par les autorités néerlandaises, on distingue un avion Su-30SM, a priori armé de missiles supersoniques anti-navires Kh-31 [code Otan : AS-17 « Krypton »].

De son côté, le ministère russe de la Défense a réagi aux accusation de son homologue néerlandais en expliquant avoir pris des dispositions après avoir constaté que la frégate HNMLS Evertsen se dirigeait vers le détroit de Kertch, qui sépare la mer Noire de celle d’Azov.

« Le 24 juin 2021, […] il a été établi que la frégate Evertsen de la marine néerlandaise, qui naviguait dans les eaux neutres, a changé de cap et a commencé à se diriger vers le détroit de Kertch. Pour éviter une violation de la frontière des eaux territoriales de la Fédération de Russie, des chasseurs Su-30 et des bombardiers Su-24 ont volé à une distance de sécurité près du navire néerlandais », a expliqué le ministère russe de la Défense.

Pour rappel, en 2003, Moscou et Kiev avaient accepté le principe de liberté de circulation dans ce détroit, considérant la mer d’Azov comme une « mer intérieure partagée ». Ce qui n’est plus le cas depuis l’annexion de la Crimée, les deux rives détroits étant désormais contrôlées par la Russie. Cependant, il n’en reste pas mois que l’Ukraine est riveraine de cette mer… En outre, en temps de paix, et selon le  le droit international coutumier, un État a le droit de faire passer ses navires par les « détroits qui servent aux fins de la navigation internationale », sans en demander préalablement l’autorisation de l’État côtier, à condition que ce passage soit considéré comme « innofensif ».

MàJ – Déclaration du ministère russe de la Défense

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