La Direction générale de l’armement a notifié un contrat pour la modernisation de 50 chars Leclerc

Après avoir récemment obtenu le marché du Maintien en condition opérationnelle [MCO] du char Leclerc pour plus d’un milliard d’euros sur dix ans, Nexter Systems vient de décrocher un autre contrat auprès de la Direction générale de l’armement [DGA] dans le cadre du programme SCORPION de l’armée de Terre.

En effet, le ministère des Armées a annoncé, le 24 juin, qu’un marché portant sur la « rénovation » de cinquante chars Leclerc venait d’être attribué à Nexter Systems, avec l’objectif qu’ils soient livrés à l’armée de Terre entre 2022 et 2024. Pour rappel, la Loi de programmation militaire [LPM] 2019-25 prévoit de porter 200 chars Leclerc au standard XLR d’ici 2028.

« La rénovation du Leclerc, entré en service en 1993, est l’une des sept opérations constituant le programme SCORPION, dont l’objectif est de renouveler et moderniser les capacités du combat de contact de l’armée de Terre », rappelle le ministère des Armées, qui ne précise pas le montant du contrat notifié à Nexter Systems.

« Premier char de combat de 3e génération, le […] Leclerc rénové constitue l’outil de coercition et de décision majeure de l’armée de Terre. Il possède des capacités de feu, de mobilité et de protection exceptionnelles » et il est « un des rares chars de bataille capable de tirer en roulant sur une cible fixe ou mobile jusqu’à une distance de 4’000 mètres », souligne-t-il.

En outre, poursuit le ministère des Armées, la « capacité Leclerc est essentielle pour répondre aux engagements français, notamment au sein de l’Otan, dans un contexte de durcissement des opérations dans le monde et de montée du risque d’affrontements majeurs ».

La modernisation du char Leclerc a été lancée en 2015, avec un contrat de conception déjà attribué à Nexter Systems. Dans le détail, il s’agit de lui permettre d’opérer au sein d’un Groupement tactique interarmes [GTIA] SCORPION en le dotant d’un système d’information et de commandement communs à tous les véhicules issus de ce programme [SICS, radio CONTACT]. Il est aussi prévu de l’adapter aux nouvelles menaces, en améliorant sa protection contre les engins explosifs improvisés [EEI ou IED] et les roquettes. Il sera ainsi doté de brouilleurs et d’un tourelleau d’armement téléopéré.

Enfin, cette « rénovation » permettra également de traiter certaines obsolescences, notamment celles concernant les calculateurs de sa conduite de tir afin qu’il puisse tirer de futures munitions. Mais l’opération sans doute la plus « sensible » portera sur la turbomachine du Leclerc.

L’automne dernier, un rapport parlementaire avait pointé les difficultés relatives à ce composant. Un cas « éloquent » pour « illustrer, une fois de plus, que les petites économies à court termes rélisées hier créent parfois des surcoûts colossaux long terme », avait souligné la députée Sereine Mauborgne.

« En 2014, Nexter a informé le ministère des Armées de la nécessité d’investir 4 millions d’euros pour le maintien de la chaîne industrielle produisant les turbomachines du Leclerc. L’investissement n’ayant pas été réalisé, les chaînes industrielles ont été réorientées au profit d’autres productions », avait alors expliqué la parlementaire. Et de prévenir : « Aujourd’hui, la résolution de toutes ces ‘obsolescences’ va coûter plusieurs centaines de millions d’euros, en plus des sommes déjà requises pour moderniser une partie du parc au standard XL, compatible avec le programme Scorpion, en attendant l’aboutissement du programme MGCS. »

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