Les F-35B du porte-avions HMS Queen Elizabeth ont effectué leurs premières missions de combat

Ayant appareillé de Portsmouh le 22 mai avec, à son bord, 18 avions de combat F-35B STOVL [décollage court/atterrissage vertical], dont 8 appartenant au No 617 Squadron de la Royal Air Force [RAF] et 10 au Marine Fighter Attack Squadron 211 [US Marine Corps], le porte-avions britannique HMS Queen Elizabeth a d’abord participé aux manoeuvres Atlantic Trident lors de son passage dans le golfe de Gascogne, puis, une fois arrivé en Méditerranée centrale, à l’exercice Gallic Strike, avec groupe aéronaval français formé autour du Charles de Gaulle.

Après une escale logistique au port de Souda [Crète], le navire de la Royal Navy a pris position, en Méditerranée orientale, d’où il a soutenu les opérations menées par au moins deux navires de son escorte en mer Noire [le « destroyer » de type 45 HMS Defender et la frégate néerlandaise HMNLS Evertsen, ndlr]. Et il aura fallu attendre le 22 juin pour que le ministère britannique de la Défense [MoD] fasse état des premières missions de combat effectuées par les F-35B embarqués à son bord au profit de la coalition anti-jihadiste « Inheront Resolve », dirigée par les États-Unis.

La zone où les F-35B du HMS Queen Elizabeth ont assuré leurs premières missions de combat n’a pas été précisée par le MoD. Cependant, le contre-amiral Steve Moorhouse, qui commande le groupe aéronaval britannique [Carrier Strike Group 21, ndlr] a indiqué à la presse qu’il s’agissait « d’éliminer les restes de l’État islamique en Irak ».

Sur les photographies publiées par la défense britannique, on peut constater que les F-35B de la Royal Air Force étaient armés de deux missiles air-air de type AMRAAM, fixés en bout d’ailes.

Cela étant, ces premières sorties effectuées depuis le porte-avions britannique ont mobilisé d’autres moyens. Les F-35B ayant un rayon d’action de 869 km, il a fallu les ravitailler en vol… D’où la présence de deux avions ravitailleurs Voyager [Airbus A330 MRTT, ndlr] en Méditerranée orientale, comme l’ont signalé les sites de suivi du trafic aérien. Un E-3D Sentry [ou AWACS] de la RAF était également de la partie, afin de fournir une capacité de guet aérien, en plus de celle livrée par les hélicoptères Merlin HM2 du 845 Naval Air Squadron embarqués à bord du HMS Queen Elizabeth. De même qu’un avion de renseignement électronique RC-135 AirSeeker.

« La capacité à opérer depuis la mer avec les avions de combat les plus avancés jamais créés est un moment important de notre histoire, rassure nos alliés et démontre la formidable puissance aérienne du Royaume-Uni à nos adversaires », a commenté Ben Wallace, le ministre britannique de la Défense.

Le commandant des opérations aériennes à bord du HMS Queen Elizabeth, le capitaine de vaisseau James Blackmore, a fait valoir que, « avec ses capacités de 5e génération, le F-35B est l’avion idéal pour effectuer des frappes de précision, ce qui est exactement le genre de mission pour laquelle le No 617 Squadron s’est entraîné jour après jours, nuit après nuit, au cours de ces derniers mois ».

À noter que ces missions effectuées depuis le porte-avions de la Royal Navy au profit de la coalition anti-jihadiste ne sont pas inédites pour les F-35B du No 617 Squadron. En 2019, six de ces appareils avaient en effet été engagés dans les opérations menées au Levant depuis la base d’Akrotiri, à Chypre.

Par ailleurs, la présence du Carrier Strike Group 21 en Méditerranée orientale éveille la curiosité des forces russes. Comme pour le porte-avions Charles de Gaulle, le HMS Queen Elizabeth a été suivi de près par une frégate russe appartenant à la classe Grigorovich. Et un avion de patrouille américain P-8A Poseidon a été repéré en train de « chasser » un sous-marin russe, sans doute le B-237 Rostov-sur-le-Don, dont le passage par le détroit de Gibraltar avait été signalé en février dernier.

Mais pour le capitaine de vaisseau James Blackmore, cette activité russe n’est pas une suprise. « C’est le jeu du chat et de la souris. Et c’était ce à quoi nous nous attendions. C’est la première fois que l’on met des F-35 sur un porte-avions en Méditerranée orientale. Alors, bien sûr, les Russes veulent voir à quoi ça ressemble et comment nous agissons, de la même manière que je veux savoir comment ils fonctionnent », a-t-il dit.

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