La Russie développe deux nouveaux mini-sous-marins, dont un à propulsion nucléaire

Dans les années 1970, la marine soviétique lança le projet 865 « Piranha » [code Otan : Losos] qui prévoyait la mise en service de 12 mini sous-marins devant afficher un déplacement de 218 tonnes en surface, pour une longueur 28,3 mètres. L’idée était de pouvoir utiliser de tels bâtiments en eaux peu profondes, pour des missions de reconnaissance et/ou d’interdiction d’accès.

Deux exemplaires furent finalement construits. Dotés d’une propulsion diésel-électrique, disposant d’une autonomie de dix jours et mis en oeuvre par un équipage de 3 marins et de six nageurs de combat, les MS-520 et MS-521 entrèrent respectivement en service en 1988 et en 1990. Pas pour longtemps puisqu’ils furent envoyés à la ferraille quelques années plus tard. Si l’aspect financier ne fut pas étranger à cette décision, leur utilité avait été d’autant plus remise en cause qu’ils présentaient quelques lacunes opérationnelles.

Cela étant, le bureau d’études Malakhit, qui était à l’origine du projet 865, a depuis développé d’autres concepts de mini sous-marins pour les opérations côtières, comme le « Piranha-T », aux capacités accrues par rapport aux MS-520 et MS-521, avec une autonomie deux fois plus importante et la possibilité d’emporter plus de torpilles et de mines.

Puis le même bureau d’études a présenté le projet P-550, reposant sur un mini-submersible plus imposant que les précédents [avec une longueur de 45 mètres] et aux performances sensiblement améliorées, avec une capacité d’emport de 8 torpilles de 400 mm et de quatre autres de 533 mm. Cela étant, sa mise oeuvre exige un équipage de 9 marins, pour toujours autant de nageurs de combat.

Plus récemment, c’est à dire lors du forum Armée 2020, organisé en août dernier, près de Moscou, le consortium USC, dont relève le bureau d’études Malakhit, a dévoilé le concept du projet 750B « Serval », un mini-sous-marin encore plus imposant [1400 tonnes] et doté d’une turbine à gaz et d’un système de propulsion anaérobie [AIP].

Le projet 750B a-t-il séduit la marine russe? C’est ce que semble suggérer l’agence Interfax, qui cite un rapport interne au consortium USC. Mais pas seulement… car le même document évoque également le développement d’un « sous-marin polyvalent de faible tonnage et à propulsion nucléaire », appelé « Gorgon ».

Pour le moment, aucun détail n’a été communiqué au sujet de ce nouveau projet. Étant donné que la propulsion nucléaire permet d’augmenter l’autonomie d’un sous-marin tout en le rendant plus discret, on peut s’interroger sur la finalité d’un tel programme… Le Gorgon sera-t-il uniquement destiné aux opérations côtières? Ou sera-t-il utilisé pour d’autres usages, comme des missions de renseignement?

Cela étant, d’autres pays se dotent de mini sous-marins. Tel est par exemple le cas de la Chine, où un modèle jusqu’alors inconnu a été repéré en 2015 au chantier naval de Wuchang, grâce à Google Earth. D’une longueur estimé à 35 mètres, il présente des caractéristiques extérieures similaires aux submersibles de type Sang-O construits en Corée du Nord. L’Iran entretient également une flotte de sous-marins à faible tonnage, comme ceux de la classe Ghadir.

Photo : Projet 750B – Bureau d’études Malakhit

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