La marine russe dit avoir simulé l’attaque d’un « groupe aéronaval ennemi » dans l’océan Pacifique

Le 13 juin, deux chasseurs F-22A Raptor ont décollé en alerte de la base de Pearl Harbor – Hickham, à la suite d’un « incident aérien » signalé par la Federal Aviation Administration [FAA]. Puis ils ont ensuite été rejoint par un troisième appareil, ainsi que par un ravitailleur KC-135 Stratotanker.

Les raisons de cette activité n’ont pas été immédiatement précisées par les autorités américaines… Mais, plus tard, il a été avancé – officieusement – que, au moment des faits, un avion de patrouille maritime russe Tu-142M « Bear » se dirigeait vers la zone d’identification de défense aérienne [ADIZ] de Hawaï avant de faire demi-tour. Puis, cinq jours plus tard, le même scénario s’est répété.

« Les forces aériennes du Pacifique effectuent régulièrement des opérations dans l’espace aérien entourant Hawaï. Par principe, nous ne discutons pas des tactiques, techniques ou procédures utilisées par les avions de l’US Air Force pour des raisons de sécurité opérationnelle », a seulement commenté l’état-major américain auprès du quotidien « The Honolulu Star-Advertiser« .

Cela étant, la région est le théâtre d’une importante activité militaire depuis le début du mois. En effet, l’US Navy a annoncé le début de l’exercice « Agile Dagger 21 » qui, mobilisant le tiers de sa force sous-marine du Pacifique, vise à « évaluer l’état de préparation au combat et à renforcer les capacités de la force interarmées ».

Puis la marine russe a lancé ses plus importantes manoeuvres navales dans la partie centrale de l’océan Pacifique depuis la fin de la Guerre Froide, avec une vingtaine de navires de surface [dont le croiseur lance-missiles Varyag], des sous-marins, des avions de patrouille maritime Tu-142 et des chasseurs MiG-31BM.

Dans le même temps, un groupe aéronaval américain, formé autour du porte-avions USS Carl Vinson, s’est déployé à 200 nautiques à l’est d’Hawaï pour un « exercice de certification ».

Justement, l’un des scénarios des manoeuvres navales russes reposait sur la détection et la destruction d’un groupe aéronaval « ennemi ». C’est en effet ce qu’a indiqué, ce 21 juin, le ministère russe de la Défense.

On aurait pu penser que l’état-major russe aurait profité de l’occasion pour évaluer l’apport du couple MiG-31K/missile hypersonique Kinjal dans une telle opération. Il n’en a rien été. Certes, des MiG-31BM ont bien été sollicités… mais les frappes contre le groupe aéronaval « adverse » ont été effectuées par le croiseur Varyag ainsi que par la frégate « Maréchal Shaposhnikov » [récemment modernisées] et des corvettes de classe Steregouchtchi.

Des Tu-142M3 ont pris part à cet exercice, en assurant des patrouilles ayant duré plus de 14 heures. De même que six avions de lutte anti-sous-marine Il-38N, ces derniers ayant « été déployés par paires au-dessus des eaux de la mer d’Okhotsk et de l’océan Pacifique », précise l’agence Tass.

Cet exercice « s’est déroulé à une distance d’environ 4000 km des îles Kouriles, vers Hawaï, qui se trouve à plus de 5000 km de la Russie », a souligné le ministère russe de la Défense.

Le 19 juin, des navires russes engagés dans ces manoeuvres – dont le croiseur Varyag- ont été repérés à 35 nautiques au sud de Honululu. De même que trois destroyers de l’US Navy…

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