Otan : Un peloton de l’armée allemande retiré de Lituanie pour des raisons disciplinaires

Le déploiement de bataillons multinationaux dans les pays baltes, au titre de la présence avancée renforcée mise en œuvre par l’Otan, est régulièrement la cible de fausses informations. Tel est le lot, par exemple, des 450 militaires canadiens envoyés au camp Adazi, en Lettonie, ces derniers ayant été accueillis, dès 2017, par une campagne de désinformation

« Quand vous avez des fractures au sein d’une société, les fausses nouvelles et les campagnes de désinformation sont particulièrement dangereuses, parce qu’elles peuvent élargir ces fissures », avait ainsi expliqué un officier « communication » auprès de Radio Canada.

Mais le bataillon canadien n’est évidemment pas le seul concerné. En Lituanie, les militaires allemands sont aussi confrontés aux infox. En octobre 2019, ils furent accusés, via les réseaux sociaux, d’avoir ravagé un cimetière juif à Kaunas avec l’un de leurs chars Leopard 2. Seulement, tout était faux, les photographies – des montages grossiers – comme les témoignages.

Aussi, dans un tel climat, il est important d’avoir un comportement irréprochable, le moindre écart avec la discipline pouvant être monté en épingle… Or, selon des informations de l’hebdomadaire Der Spiegel, un peloton de la Bundeswehr n’a pas eu une conduite exemplaire.

Ainsi, lors d’une fête donnée dans un hôtel de Rukla, le 30 avril, ayant trop forcé sur la boisson, certains soldats d’un peloton du Panzergrenadierlehrbataillons 92 ont entonné des chants extrémistes, proféré des insultes à connotation raciste et antisémite et commis des « infractions pénales », dont au moins une tentative d’agression sexuelle, rapporte Der Spiegel. Et, pour couronner le tout, l’unité aurait perdu la trace de 539 munitions pour armes de poing.

La réaction du ministère allemand de la Défense ne s’est pas fait attendre : il a décidé le retour immédiat de ce peloton en Allemagne, où une enquête est déjà en cours afin d’identifier les coupables.

« La mauvaise conduite de certains soldats en Lituanie est une gifle au visage de tous ceux qui servent la sécurité de notre pays jour après jour dans la Bundeswehr », a commenté Annegret Kramp-Karrenbauer, la ministre allemande de la Défense.

« En particulier en Lituanie, où nous nous tenons aux côtés de nos partenaires de l’Otan pour défendre des valeurs communes, un tel comportement de la part d’individus n’est pas seulement totalement inexcusable, c’est absolument honteux pour nous tous », a par ailleurs déclaré Christina Routsi, la porte-parole du ministère.

Les soldats ayant eu un tel comportement risquent d’être renvoyés de la Bundeswehr sans préavis.

 

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