La marine libanaise espère obtenir quatre patrouilleurs hauturiers auprès de la France

Leurs frontières maritimes n’étant pas définies, le Liban et Israël ont un différend concernant une zone susceptible de receler d’importantes réserves de gaz naturel [appelée le « Bloc 9 »]. Des négociations entre les deux pays – toujours techniquement en état de guerre – ont été lancées en octobre 2020 à Naqoura, qui abrite notamment le quartier général de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban [FINUL].

Menées sous l’égide de l’ONU et la médiation des États-Unis, ces discussions visent à determiner les limites des zones économiques exclusives [ZEE] du Liban et d’Israël. Un accord permettrait ensuite la prospection et l’exploitation de ces réserves d’hydrocarbure… Et donc à l’économie libanaise, bien mal en point, de se redresser, sachant qu’il est estimé que ce bloc 9 contiendrait près de 425 millions de m3 de gaz.

Pour le moment, ces négociations sont toujours en cours… Et bien malin celui qui peut dire quand elles aboutiront… En attendant, la marine libanaise tente de se mettre en ordre de marche pour protéger ces gisements gazier, malgré des moyens qui lui sont comptés. Cependant, elle peut compter sur une aide extérieur, comme celle que va lui fournir les États-Unis.

Fin mai, à l’issue d’un exercice mené conjointement par l’US Navy et la marine libanaise, l’ambassadrice des États-Unis au Liban, Dorothy Shea, a affirmé que le partenariat en « matière de sécurité » entre Washington et Beyrouth était « plus que jamais d’une importance vitale ».

Et la diplomate d’assurer que les manoeuvres qui venaient de se terminer avaient eu pour objectifs de « renforcer l’interopérabilité entre la marine américaine, l’armée libanaise et ses partenaires régionaux ». En outre, a-t-elle continué, elles ont aussi permis de « souligner » l’engagement des États-Unis pour « la sécurité maritime régionale ».

Une semaine plus tôt, la diplomatie américaine avait annoncé une nouvelle aide financière de 120 millions de dollars au bénéfice des forces armées libanaises. Cette enveloppe, en hausse de 15 millions de dollars par rapport au précédent exercice, doit encore être approuvée par le Congrès. « Depuis 2006, les Etats-Unis ont fourni plus de 2,5 milliards de dollars d’assistance militaire au Liban », a par ailleurs rappelé Mme Shea.

Cependant, les États-Unis ont déjà fait part de leur intention de livrer à la marine libanaise trois patrouilleurs de type « Protector » en 2022. Et cela afin de « renforcer » sa capacité à « contrer les menaces extérieures et régionales, protéger la liberté de navigation et le commerce maritime. » Ces bateaux pourraient être prelevés sur la dotation de l’US Coast Guard, qui a prévu le retrait de 8 exemplaires cette année.

Cela étant, en 2019, il fut avancé que la France pourrait livrer deux patrouilleurs hauturiers à la marine libanaise, grâce à un prêt consenti un an plus tôt par Paris à Beyrouth, lors de la « Conférence économique pour le développement du Liban par les réformes et avec les entreprises. »

Il était question de la somme de 400 millions d’euros pour moderniser les capacités des forces armées libanaises pour permettre à ces dernières de prendre l’ascendant sur le Hezbollab, la milice chiite soutenue par Téhéran. Et, à l’époque, la marine libanaise fit part de son intérêt pour le Patrouilleur Antilles-Guyane [PAG].

Ce dossier ne s’est pas concrétisé depuis… Mais il se pourrait qu’il le soit très prochainement,mais avec des objectifs revus à la hausse. Actuellement, il existe une coordination avec les constructeurs navals français pour fournir quatre patrouilleurs hauturiers OPV 65/75 [mètres] chacun », a en effet confié le capitaine de vaisseau Haissam Dannaoui, le chef d’état-major de la marine libanaise, à Defense News.

« En ce qui concerne les spécifications et le coût de ces navires, nous les négocions toujours et nous espérons parvenir à un accord bientôt », a assuré le commandant Dannaoui. Reste donc à voir quel sera chantier naval français qui fournira ces quatre patrouilleurs hauturiers…

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